UN AUTRE CYCLISTE PERD LA VIE DANS UN ACCIDENT
La mort d’un cycliste relance le débat sur la cohabitation entre les vélos et les autos sur la voie Camilien-Houde
Un cycliste de 18 ans, Clément Ouimet, est décédé jeudi à Montréal après avoir heurté un véhicule utilitaire sport qui effectuait un virage en U, une manoeuvre interdite par le Code de la sécurité routière. L’accident est survenu sur la voie Camillien-Houde, relançant le débat sur la cohabitation entre les vélos et les autos sur cette artère. Sur notre photo, des amis de la victime se recueillent sur les lieux de l’accident.
La mort d’un cycliste de 18 ans, dans une collision avec un véhicule sur la voie Camilien-Houde, relance le débat sur la cohabitation entre autos et vélos sur le mont Royal.
La police de Montréal a ouvert une enquête sur cette collision survenue mercredi matin dans la côte du mont Royal, une pente où des centaines de cyclistes viennent s’entraîner. Clément Ouimet, âgé de 18 ans, est mort après avoir heurté à vélo un véhicule utilitaire sport qui faisait un virage en U interdit par le Code de la sécurité routière, a indiqué le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Le cycliste descendait la côte vers l’est du mont Royal. À la sortie de la grande courbe, où les voies de circulation sont séparées par un muret de protection, il a rejoint un véhicule qui a ralenti et entrepris un virage en U pour remonter la côte. Le vélo a percuté violemment le véhicule, selon l’agent Raphaël Bergeron du SPVM.
Le jeune cycliste a subi des blessures mortelles. La police dit avoir interrogé des témoins de l’événement.
«Le conducteur de 59 ans et les passagers du véhicule ont aussi été rencontrés sur les lieux », a confirmé jeudi l’agent Bergeron au Devoir.
Les enquêteurs du SPVM ont reconstitué la scène de la collision et enverront le dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Il reste à déterminer si le conducteur écopera d’une simple contravention au Code de la sécurité routière ou s’il fera face à des accusations criminelles, selon le SPVM.
Une «autoroute» sur la montagne
Cette collision mortelle relance le débat sur la circulation de transit sur le mont Royal. Vélo Québec et le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, réclament que la voie Camilien-Houde soit fermée aux véhicules motorisés (sauf les autobus) qui utilisent la montagne pour voyager entre entre le Plateau et l’arrondissement de Côte-des-Neiges– Notre-Dame-de-Grâce.
Le maire Denis Coderre a entendu leur appel: il a mis sur pied un groupe de travail chargé d’évaluer « sérieusement que les [chemins] Camilien-Houde et Remembrance ne soient plus une voie de transit », a-t-il indiqué jeudi sur Twitter.
Ce groupe sera formé de représentants de la Ville, de Vélo Québec, des Amis de la montagne, de la Table de concertation du MontRoyal, du Conseil du patrimoine et des arrondissements concernés, a précisé le maire.
Près de 12 000 véhicules empruntent chaque jour la voie Camilien-Houde, selon un décompte commandé en 2014 par Vélo Québec. Plus de 80 % de ces véhicules passent tout droit sur le mont Royal et utilisent le chemin CamilienHoude comme un raccourci, rappelle Luc Ferrandez.
«Pour empêcher ce transit, il suffit de bloquer la route (sauf aux autobus) après l’observatoire. Les automobilistes qui veulent accéder à l’observatoire pourront toujours le faire en passant par Camilien-Houde. Ceux qui veulent accéder aux stationnements pourront toujours le faire en passant par l’autre côté (Côte-des-Neiges et Remembrance)», a écrit le maire du Plateau-Mont-Royal sur Facebook.
Suzanne Lareau, présidente et directrice générale de Vélo Québec, estime elle aussi qu’il faut bloquer la circulation de transit sur la montagne. «En ce moment, Camilien-Houde, c’est une autoroute», dit-elle au Devoir.
Un carrefour dangereux
La mort du jeune cycliste relance un autre débat sur la sécurité des déplacements près de la montagne.
Vélo Québec réclame le réaménagement de l’intersection où se croisent le chemin Camilien-Houde, le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, l’avenue du Mont-Royal et l’avenue du Parc.
Ce secteur est jugé extrêmement dangereux pour les piétons et les cyclistes, qui fréquentent par milliers le parc du Mont-Royal.