Des questions sur l’omertà à Hollywood après le licenciement de Harvey Weinstein
Accusé de harcèlement sexuel, le producteur Harvey Weinstein a été licencié dimanche par sa propre maison de production, mais beaucoup se demandent aujourd’hui comment ce qui était un secret de polichinelle a pu être préservé durant de longues années.
Le licenciement de Weinstein, l’un des producteurs les plus puissants d’Hollywood, intervient trois jours après la publication dans le New York Times d’une enquête révélant une série d’accusations de harcèlement sexuel à son encontre.
Depuis les révélations, beaucoup dénoncent publiquement l’omertà qui aurait régné durant plusieurs décennies autour du comportement d’Harvey Weinstein, largement connu à Hollywood.
«Nous lisions les récits sur son humeur et sa volatilité, mais nous avions aussi entendu des histoires selon lesquelles il était, pour être clair, dégoûtant: le genre de type qui promet de faire de quelqu’un une star en échange de sexe, et utilisait son pouvoir dans l’industrie pour s’assurer que personne n’en parlerait», a écrit la journaliste de BuzzFeed Anne Helen Petersen.
«Tout le monde ne savait pas », a tempéré l’actrice Meryl Streep dans un message publié sur le site du Huffingont Post. « Je ne savais pas. »
L’actrice Glenn Close a dit ressentir «colère et tristesse sombre», après avoir entendu « pendant des années des rumeurs vagues de comportement inapproprié » de Weinstein, même si elle n’en a jamais fait les frais.
Dans un éditorial, la créatrice du site spécialisé dans l’actualité du show-business The Wrap, Sharon Waxman, a assuré avoir recueilli, dès 2004 et alors qu’elle était journaliste au New York Times, le témoignage d’une femme qui avait conclu avec Harvey Weinstein un accord confidentiel après avoir été agressée sexuellement.
Elle affirme avoir été l’objet de pressions de la part d’acteurs et laisse entendre que la direction éditoriale du quotidien aurait cédé à Harvey Weinstein lui-même, qui était au courant de ces enquêtes, et n’aurait pas publié ces informations.
«En général, la seule raison pour laquelle une information ne serait pas diffusée tiendrait au fait qu’elle ne respecte pas les standards de publication»,a affirmé le quotidien dans une déclaration écrite.