Formation à tout âge : le nouveau défi des universités
Pour le doyen de l’UdeM, l’acquisition de savoirs doit se poursuivre toute la vie
« L’acquisition de savoirs ne doit plus être vue comme un moment de la vie, mais comme une manière de vivre. » Le commentaire, prononcé par le doyen de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, Frédéric Bouchard, résume bien l’esprit qui contamine de plus en plus les hauts lieux de la connaissance en cette ère de l’économie du savoir.
Pour le doyen, les universités ne doivent plus être perçues tout bonnement comme l’étape d’acquisition des connaissances qui suit le cégep, mais davantage comme un lieu de formation continue.
La présence de plus en plus visible d’aînés dans les cours universitaires est la conséquence d’une époque où le savoir est devenu une valeur essentielle non seulement à l’évolution collective, mais aussi à la croissance personnelle. «Il est clair qu’il y a de plus en plus de gens plus âgés qui vont à l’université pour des besoins de formation continue, mais aussi par souci d’apprendre. L’ampleur de leur motivation est telle que c’est un atout pour tous les étudiants. On doit faciliter leur présence », indique le doyen, qui estime que les universités doivent saisir au vol cette occasion pour revoir leurs façons de faire et rendre leurs parcours «plus flexibles» afin d’accommoder plus d’étudiants de tous les âges.
«C’est l’impact de la démocratisation de l’éducation des années 1970. De plus en plus de gens âgés qui ont déjà une formation universitaire s’inscrivent chez nous pour un deuxième baccalauréat. C’est un retour pour la plupart», ajoute M. Bouchard.
Malgré cet engouement pour le retour aux études chez les plus âgés, Frédéric Bouchard rappelle que la formation universitaire échappe encore à trop de jeunes Québécois. «Tout le Québec doit réfléchir à des parcours moins linéaires, car notre réalité n’est plus linéaire. Il nous revient de nous assurer qu’on puisse remplir notre mission à tous les moments de la vie d’une personne.»