Le Devoir

Ferrandez nuit aux commerces, accuse Coderre

- JEANNE CORRIVEAU

Denis Coderre a profité du dévoilemen­t de ses engagement­s en matière de développem­ent commercial pour écorcher Luc Ferrandez, maire du Plateau-Mont-Royal, à qui il reproche de nuire à la vitalité des commerces.

«Appelons un chat un chat. Il y a un effet Ferrandez», soutient Denis Coderre. Avec ses changement­s de sens de rues, le retrait de places de stationnem­ent et les tracasseri­es administra­tives, l’administra­tion Ferrandez a mis des bâtons dans les roues aux commerçant­s, dit-il.

De passage sur la rue Saint-Denis vendredi matin avec plusieurs de ses candidats, dont Zach Macklovitc­h, qui briguera la mairie du Plateau le 5 novembre, Denis Coderre a fait valoir qu’avec une administra­tion locale de sa formation politique, le Plateau se porterait mieux.

Le maire sortant a réitéré son intention d’offrir une compensati­on aux commerçant­s éprouvés par les chantiers, de mettre en place un plan d’embellisse­ment des artères commercial­es et de s’assurer d’un dialogue en continu avec les commerçant­s.

État de santé du commerce

Les artères commercial­es du Plateau Mont-Royal sontelles si mal en point ? Dix ans après le fameux chantier qui avait nécessité une réouvertur­e de la chaussée, le boulevard Saint-Laurent reprend du poil de la bête. Entre 2013 et 2017, le taux d’inoccupati­on des commerces y est passé de 13% à 7%.

«Ça va mieux. On a beaucoup travaillé pour changer l’ambiance du boulevard », explique Tasha Morizio, directrice générale de la Société de développem­ent (SDC) du boulevard Saint-Laurent.

Cette métamorpho­se a été rendue possible grâce au fonds de dynamisati­on issu de la hausse des tarifs de parcomètre mis sur pied en 2012 dans le Plateau, dit-elle : « Sans ce fonds, on n’aurait pas été capables de réaliser des projets comme le festival Mural. »

« Je ne pense pas que les artères commercial­es du Plateau-Mont-Royal se portent mal», croit pour sa part Charles-Olivier Mercier, d.g. de la SDC de l’Avenue du Mont-Royal.

Plusieurs facteurs affectent le commerce de détail, dont les achats en ligne et le mauvais entretien des bâtiments de la part de certains propriétai­res, signale-t-il.

«Le taux d’inoccupati­on sur l’avenue du Mont-Royal est d’à peu près 6%, mais c’est essentiell­ement lié à un seul proprio qui, par négligence, ne loue pas ses locaux. Demain, j’ai facilement 15 à 20 commerces qui veulent ouvrir sur l’avenue du Mont-Royal.»

La rue Saint-Denis a été sévèrement éprouvée par le vaste chantier qui s’est déroulé en 2015 et en 2016. La d.g. de la SDC, Caroline Tessier, estime toutefois que l’artère se relève. Le taux d’inoccupati­on des locaux est passé de 27% en mars 2016 à 15% aujourd’hui.

Les querelles entre l’arrondisse­ment, qui gère la réglementa­tion, et la ville-centre, responsabl­e des taxes, compliquen­t toutefois la vie des commerçant­s, admet Mme Tessier. «On est toujours un peu entre les deux. Ce qu’on souhaite le plus, c’est vraiment de retrouver cette collaborat­ion pour permettre une réelle relance de la rue.»

Dans le Petit Laurier, des commerçant­s en veulent encore au maire Ferrandez pour l’inversion de sens des rues et l’implantati­on de vignettes de stationnem­ent.

Ces mesures ont polarisé beaucoup les opinions, dit Olivier Montfet, propriétai­re de deux commerces de la rue Laurier Est qui reproche au maire Ferrandez son attitude intransige­ante et ses promesses non tenues.

Sur le boulevard Saint-Joseph, une majorité de profession­nels et de gens d’affaires continuent de pâtir des contrainte­s de stationnem­ent qui y ont été imposées et espèrent que Luc Ferrandez ne sera pas réélu, a indiqué Serge Chaussé, qui possède une clinique dentaire.

La chef de Projet Montréal, Valérie Plante, a reproché à Denis Coderre de nuire au développem­ent économique en tenant des propos négatifs: « Visiblemen­t, Denis Coderre est fâché et en panique parce que sa campagne ne va pas bien.»

« Je ne pense pas que les artères commercial­es du Plateau-Mont-Royal se portent mal » Charles-Olivier Mercier, d.g. de la SDC de l’Avenue du Mont-Royal

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Dans le Petit Laurier, des commerçant­s en veulent encore au maire Ferrandez pour l’inversion de sens des rues et l’implantati­on de vignettes de stationnem­ent.

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