Le Devoir

Les ventes de logements au Canada ont grimpé en septembre

- CRAIG WONG à Ottawa Avec Le Devoir

Le nombre de logements vendus au Canada a avancé en septembre pour un deuxième mois de suite, après que le marché eut connu un ralentisse­ment, plus tôt cette année, en raison d’une accalmie dans la région de Toronto.

Selon l’Associatio­n canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes réalisées par l’entremise de son service interagenc­es MLS ont progressé de 2,1% en septembre par rapport au mois précédent. Elles avaient grimpé de 1,3% en août. Par rapport à l’an dernier, les ventes du mois de septembre affichaien­t cependant une baisse de 11 %, le nombre de logements vendus ayant chuté dans près des trois quarts de tous les marchés locaux.

Michael Dolega, économiste principal à la Banque TD, a noté que la hausse de septembre, contrairem­ent à celle obser vée en août, n’était pas seulement alimentée par le marché torontois, mais par des gains plus larges. Mais il a aussi souligné que la hausse des taux d’intérêt et les changement­s réglementa­ires à venir — incluant une possible nouvelle simulation de crise pour les emprunteur­s avec des hypothèque­s non assurées — pourraient affecter le marché de l’habitation.

« Cela étant dit, après une certaine faiblesse à court terme, qui devrait se poursuivre jusqu’à la mi-2018, l’activité devrait rebondir par la suite, étant donné la demande, appuyée fondamenta­lement, liée à la vigueur du marché de l’emploi et au raffermiss­ement de la dynamique des salaires», a écrit M. Dolega dans une note à ses clients.

Les ventes de logements au Canada avaient ralenti cette année après l’entrée en vigueur de changement­s imposés par le gouverneme­nt de l’Ontario, pour tenter de calmer le marché torontois, particuliè­rement actif. L’ACI a souligné que les ventes du mois de septembre pour l’ensemble du marché national avaient diminué de près de 12% par rapport à leur record établi en mars, avant l’interventi­on de l’Ontario.

La hausse des taux d’intérêt hypothécai­res a aussi eu un impact sur le marché immobilier. La Banque du Canada a haussé son taux d’intérêt directeur à deux reprises depuis juillet, alimentant des progressio­ns semblables pour les taux préférenti­els des grandes banques et les coûts des hypothèque­s à taux variables. Le coût des hypothèque­s à taux fixe a aussi progressé avec la croissance des rendements du marché obligatair­e.

Entre-temps, le Bureau du surintenda­nt des institutio­ns financière­s prépare une nouvelle mouture de ses pratiques et procédures de souscripti­on de prêts hypothécai­res résidentie­ls. Il envisage notamment d’obliger les acheteurs qui n’ont pas besoin d’assurance hypothécai­re à démontrer qu’ils seront toujours en mesure de faire leurs paiements si les taux d’intérêt grimpaient.

L’ACI a souligné que même si les données sur les ventes de septembre étaient encouragea­ntes, il était encore trop tôt pour dire si elles témoignaie­nt du début d’une nouvelle tendance à plus long terme. « Un nouveau resserreme­nt des règles fédérales visant à refroidir l’ardeur des marchés immobilier­s de Toronto et de Vancouver risque de créer des dommages collatérau­x au sein d’autres marchés canadiens», a affirmé l’économiste en chef de l’associatio­n, Gregory Klump.

Le prix de vente moyen à l’échelle nationale a atteint un peu plus de 487 000 $ en septembre, ce qui représenta­it un gain de 2,8% par rapport à l’an dernier. En excluant les régions de Vancouver et de Toronto, le prix moyen s’établissai­t à un peu plus de 374 500 $.

Belle lancée au Québec

Au Québec, le marché de la revente poursuivai­t sur sa lancée au troisième trimestre. Selon les données de la Fédération des chambres immobilièr­es du Québec (FCIQ) établies d’après la base Centris des courtiers immobilier­s, 17 941 ventes ont été réalisées de juillet à septembre, soit une augmentati­on de 7% par rapport à la même période en 2016.

«Le marché de la revente québécois connaît vraiment un bel élan, puisque nous en sommes à une 13e hausse trimestrie­lle d’affilée des ventes, souligne Paul Cardinal, directeur du service Analyse du marché de la FCIQ. Qui plus est, nous venons de connaître le meilleur résultat au chapitre des ventes en huit ans pour cette période de l’année.»

Au troisième trimestre, on comptait en moyenne 68 651 inscriptio­ns en vigueur sur le système Centris, une diminution de 8% comparativ­ement au troisième trimestre de 2016.

 ?? JACQUES NADEAU LE DEVOIR ?? Au Québec, le marché de la revente poursuivai­t sur sa lancée au troisième trimestre.
JACQUES NADEAU LE DEVOIR Au Québec, le marché de la revente poursuivai­t sur sa lancée au troisième trimestre.

Newspapers in French

Newspapers from Canada