L. Gobeille Une nouvelle collection d’arbres pour illuminer l’automne
Des érables et un mélèze dans votre cour
L’automne est la saison trop souvent négligée au jardin, et pourtant, c’est un feu d’artifice avant la blancheur de l’hiver, une dernière explosion de couleurs. Alors, comment en profiter? C’est simple, en sélectionnant des arbres qui prennent des coloris. Pour vous inspirer, voici une nouvelle collection de petits érables aux teintes éclatantes et un mélèze tortueux qui vire au doré.
La collection Jack Frost est une lignée récente d’érables de petit à moyen format qui a été développée par la pépinière Iseli, en Oregon. Vingt ans et plus d’hybridation entre l’Acer pseudosieboldianum, un érable coréen, pour sa rusticité, et l’Acer palmatum, un érable japonais, pour la beauté de son feuillage et ses branches, ont permis de créer des arbres magnifiques et rustiques en zone 4.
Distributeur de cette collection au Québec, Jean-Pierre Devoyault, du Jardin de JeanPierre, explique qu’il a vendu de ces cultivars un peu partout ici. Et que même en zone 3 ils passent bien l’hiver. L’histoire ne dit pas, toutefois, s’ils étaient protégés des grands vents.
M. Devoyault recommande trois cultivars aux noms évocateurs: North Wind, Arctic Jade et Ice Dragon. Le premier est la vedette de cette collection. Lors des évaluations, il a survécu à des températures de -35°C dans les champs du Midwest américain. Un bon test. Ses feuilles palmées sont orange au printemps, tournent au vert l’été, puis prennent des teintes lumineuses d’orange et de rouge à l’automne. Un plus: durant l’été, ses samares roses contrastent agréablement avec son feuillage vert. Il atteint 4,5 à 6 mètres de haut sur 3 à 5 mètres de large.
Quant à l’Arctic Jade, il se différencie du North Wind par deux caractéristiques : son feuillage ressemble davantage à une feuille de cannabis et, au printemps, il est vert plutôt qu’orange.
Enfin, l’Ice Dragon a le feuillage le plus découpé; on dit «lacinié» pour le décrire. Malgré sa délicatesse, il tolérerait bien la chaleur et le soleil. À l’éclosion des bourgeons, il a des teintes orange-rouge, mais il devient rapidement vert à maturité. L’automne, il forme un léger nuage de jaunes, d’orangés et de rouges. L’hiver, ses branches sinueuses ajoutent un attrait visuel au jardin. Ce cultivar plus trapu ne fait que 2,4 mètres de haut sur 3 mètres de large.
Les trois se cultivent dans un sol légèrement acide qui se draine bien, au soleil ou à la miombre. Ces cultivars sont disponibles dans certaines jardineries et au Jardin de Jean-Pierre. Vous avez un coup de coeur pour l’Ice Dragon? Il faudra être patient car, en 2017, il n’y en avait que sept dans tout le Canada. Il sera offert en plus grande quantité seulement à partir de 2019.
Un mélèze grandeur cour
Le mélèze indigène, le Larix laricina, est un arbre sublime à l’automne, mais comme il atteint 25 mètres de haut, ce n’est pas un choix judicieux en milieu urbain. C’est pourquoi, si vous êtes comme moi amateur de cet arbre, je vous conseille le mélèze du Japon «Diane», ou Larix kaempferi «Diana». Ce petit arbre magnifique n’atteint pas plus de 5 mètres de haut sur 1,5 mètre de large. Son port, comme le L. laricina, est érigé et pyramidal, mais il est irrégulier. Cet aspect lui vient de ses branches tortueuses qui lui donnent une allure un peu dégingandée, décontractée et amusante. Les aiguilles des mélèzes sont douces et il est difficile de résister à la tentation de les caresser. Au printemps et l’été, elles sont d’un vert bleuté. L’automne, elles deviennent jaunes, puis d’un orangé fabuleux. Elles rayonnent!
Seul conifère caduc, le mélèze perd ses aiguilles à l’automne. L’avantage dans ce cas-ci ? On met en valeur les branches originales de ce cultivar pendant tout l’hiver. Côté culture, ce mélèze aime un endroit au soleil ou à la miombre, un sol d’acide à neutre, modérément humide, mais surtout jamais sec. Résistant au froid, il se cultive jusqu’en zone 3a.