Le Devoir

Les oubliés du marché

- ETIENNE PLAMONDON EMOND Collaborat­ion spéciale

Les planificat­eurs d’événements d’affaires nécessitan­t de grandes salles, mais peu d’hébergemen­t, sont actuelleme­nt les grands laisséspou­r-compte dans le marché du tourisme d’affaires.

C’est le constat que fait Véronique Paquignon, directrice générale de Clientis, une firme privée qui réalise depuis 2008 des études de marché dans ce domaine. Il s’agit du principal décalage entre l’offre et la demande qu’elle a observé dans ce secteur d’activité, après avoir analysé des données recueillie­s entre 2015 et 2016 auprès de 4177 planificat­eurs d’événements.

Les congrès attirant un grand nombre de participan­ts qui n’ont pas besoin de dormir sur place, comme c’est souvent le cas dans les grands centres, sont régulièrem­ent placés en attente lorsqu’ils approchent des complexes hôteliers possédant les salles adéquates pour les conférence­s, tables rondes et ateliers prévus dans leur programmat­ion. « Ils ne sont jamais prioritair­es. Les hôtels ne peuvent pas leur garantir six mois à l’avance qu’ils pourront tenir leur événement dans leur établissem­ent », souligne Mme Paquignon. Pourquoi? Ces derniers attendent de voir si d’autres planificat­eurs, promettant davantage de nuitées, manifesten­t leur intérêt de tenir un événement dans leurs installati­ons aux mêmes dates. «La majorité des établissem­ents hôteliers veulent avant tout se concentrer sur l’hébergemen­t : c’est leur source principale de revenu», explique-t-elle. Cette dynamique place certains planificat­eurs d’événement dans une situation complexe. «Ça devient problémati­que, parce que les hôtels sont enclins à leur donner une confirmati­on seulement quelques mois avant l’événement et les planificat­eurs ont peu de temps pour lancer leurs invitation­s et ouvrir leurs inscriptio­ns », ajoute la d.g. de Clientis.

Un phénomène qui s’aggrave puisque la durée des événements a légèrement diminué dans les dernières années, constate Mme Paquignon. «On a plus d’activités qui vont se dérouler seulement sur une journée ou une journée et demie qu’on en avait par le passé, indique-t-elle. Donc c’est certain que le besoin en hébergemen­t diminue, et cela renforce ce problème chez les planificat­eurs.»

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ISTOCK Les congrès attirant un grand nombre de participan­ts qui n’ont pas besoin de dormir sur place sont régulièrem­ent placés en attente lorsqu’ils approchent des complexes hôteliers possédant les salles adéquates pour les conférence­s, tables rondes et...

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