Des incendies font près de 40 morts
Quelque 3 600 pompiers luttent contre une cinquantaine de foyers au Portugal et en Espagne
Au moins 39 personnes ont été tuées par les feux de forêt qui continuaient lundi de ravager le Portugal et la région voisine de Galice, en Espagne, frappés par des mois de sécheresse et balayés par des vents violents au passage de l’ouragan Ophelia.
Ces incendies ont fait 36 morts dans le centre et le nord du Portugal, où sept personnes étaient portées disparues, et trois autres personnes ont péri en Galice, dans le nord-ouest de l’Espagne, selon les autorités des deux pays.
«Il y a encore des équipes sur le terrain» pour tenter d’établir un bilan final, a déclaré la porte-parole de la protection civile portugaise, Patricia Gaspar, précisant qu’un bébé d’un mois figurait parmi les morts.
Les centaines d’incendies qui se sont déclarés dimanche et lundi ont également fait 63 blessés, dont 16 graves, dans la population et parmi les pompiers.
Le Portugal avait déjà connu à la mi-juin le feu de forêt le plus meurtrier de son histoire, qui a fait 64 morts et plus de 250 blessés, près de Pedrogao Grande.
Quelque 3 600 pompiers tentaient de venir à bout d’une cinquantaine de foyers encore actifs en début de soirée dont la moitié étaient jugés « importants ».
Malgré une nouvelle baisse des températures et la pluie prévues pour mardi, la protection civile a décidé de prolonger l’alerte rouge en vigueur depuis dimanche matin. «On attend de la pluie à partir de cette nuit, mais elle pourrait ne pas être aussi forte qu’on le souhaite»,a expliqué sa porte-parole.
Les autorités de la région espagnole de Galice, qui ont décrété trois jours de deuil régional, recensaient toujours une quinzaine de foyers actifs pouvant représenter un risque pour les populations et les habitations.
Ces incendies, dont une partie a «pour la première fois» traversé la «frontière naturelle» du nord du Portugal vers l’Espagne, ont été attisés par des rafales allant jusqu’à 90km/h liées à l’ouragan Ophelia.
Le Portugal a enregistré dimanche 524 incendies ou départs de feux, du jamais vu depuis 2006, a souligné le premier ministre Antonio Costa, qui a déclaré « l’état de catastrophe publique».
Sous une épaisse fumée, au milieu d’une forêt de pins et d’eucalyptus calcinés, les habitants du village de Ventosa, ont passé la journée à éteindre des reprises de feu avec des tuyaux d’arrosage, encore sous le choc d’une nuit infernale.
«Tout s’est passé en 45 minutes, le feu est arrivé en bas du village et s’est propagé à une vitesse incroyable. Je n’avais jamais vu ça. Vraiment, c’était une ambiance de fin du monde. Tout le monde a fui et je me suis retrouvé seul ici», a raconté Jose Morais.
La plupart des victimes ont été piégées par les flammes dans leur voiture ou dans leur maison, ou pendant qu’elles tentaient en vain de sauver leurs exploitations agricoles.