Le Devoir

S’entraider pour la dignité de tous

- LILI-ANNA PERESA Présidente et directrice générale de Centraide du Grand Montréal

Alors que ce 17 octobre marque la Journée internatio­nale pour l’éliminatio­n de la pauvreté, les Centraide du Québec s’unissent pour briser les tabous et les préjugés et, surtout, pour faire la lumière sur un enjeu trop souvent caché ou incompris.

Être pauvre, ce n’est pas seulement être sans emploi, mais c’est aussi travailler à faible revenu. C’est réduire son panier d’épicerie pour arriver à payer son loyer. C’est se priver afin de pouvoir nourrir ses enfants. C’est courir deux fois plus de risques de décrocher au secondaire. C’est aussi avoir des problèmes de santé et vivre isolé, voire seul.

Qu’il s’agisse d’un membre de votre famille, d’un ami, d’un voisin ou d’un collègue, la pauvreté et l’exclusion sociale peuvent toucher tout le monde, à tout moment. Une perte d’emploi, une séparation ou la maladie sont autant d’écueils qui peuvent nous surprendre.

Il est important de rappeler que la pauvreté est tout sauf un choix. Ses impacts vont bien au-delà des simples questions budgétaire­s. Elle affecte directemen­t le développem­ent des enfants et laisse sa marque sur la santé des individus.

D’ailleurs, les chiffres parlent d’euxmêmes: bien que l’espérance de vie au Québec progresse, l’écart reste important entre celle des gens qui vivent dans les quartiers les plus défavorisé­s et celle de ceux qui résident dans les mieux nantis. Au Québec, dans certains cas, on remarque un écart d’espérance de vie de 11 ans d’un quartier à l’autre. On parle ici du même écart que celui qui sépare le Bangladesh, un pays en voie de développem­ent, de la Suisse, l’un des États les plus riches du globe, rien de moins. C’est là une iniquité sociale qui persiste chez nous et à laquelle nous devons nous attaquer dès maintenant.

Afin de réduire les inégalités, le réseau des Centraide du Québec et les 1500 organismes qu’il soutient aux quatre coins de la province fournissen­t à un Québécois sur cinq des outils nécessaire­s pour qu’il puisse briser le cycle de la pauvreté. Cela se fait en permettant à des mères monoparent­ales de cuisiner ensemble à moindres coûts. En favorisant l’accès à un logement convenable pour les familles. En préparant les tout-petits pour leur entrée à la maternelle grâce à des ateliers de stimulatio­n. En distribuan­t des fourniture­s scolaires à des élèves du primaire afin de faciliter leur arrivée sur les bancs d’école. En brisant l’isolement des aînés grâce à des activités intergénér­ationnelle­s. En encouragea­nt l’action bénévole, mais aussi en ralliant les gens afin de trouver des solutions à la portée de tous.

En cette Journée internatio­nale pour l’éliminatio­n de la pauvreté, je me joins aux organismes communauta­ires et à tous les Centraide du Québec pour rappeler que la pauvreté coûte plus cher à la société qu’une action concertée pour l’éliminer une fois pour toutes. Plus que jamais, soyons solidaires, engagés, ouverts aux différence­s, conscients des inégalités et de la pauvreté, de l’exclusion sociale. Démontrons que nous sommes déterminés à agir, à inclure et à offrir notre aide afin que chacun ait les moyens de développer son plein potentiel.

Ce 17 octobre et tout le reste de l’année, posons ensemble de petits gestes d’entraide qui permettron­t de mettre un terme à l’un des plus grands enjeux de notre époque.

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