Le Devoir

La vulnérabil­ité du marché immobilier canadien reste concentrée

- GÉRARD BÉRUBÉ

La vulnérabil­ité du marché immobilier canadien demeure l’affaire de quelques poches de surchauffe. Au Québec, la forte croissance de l’emploi stimulera la demande de logements au cours des deux prochaines années.

Dans son dernier survol trimestrie­l du degré de tension du marché immobilier des grandes régions canadienne­s, la Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) conclut que le marché canadien de l’habitation demeure grandement vulnérable. Cette surchauffe se concentre dans les grandes régions de Toronto, Hamilton, Vancouver, Victoria et Saskatoon, qui présentent des signes de surévaluat­ion et d’accélérati­on des prix.

Sur l’ensemble canadien, «les signes de constructi­on massive sont faibles, mais la situation est de plus en plus inquiétant­e à Calgary, Edmonton et St. John’s », ajoute l’institutio­n fédérale. L’offre de logements neufs et invendus y est plus importante que la demande.

Recul des mises en chantier

La SCHL estime qu’« après avoir augmenté en 2017, les mises en chantier devraient baisser d’ici 2019, mais demeurer près des moyennes des cinq dernières années». Sur le marché de la revente, «les ventes MLS de logements existants descendron­t du sommet record de plus de 535 000 qu’elles ont atteint en 2016». Et le prix moyen «devrait s’accroître au cours de l’horizon prévisionn­el, mais à un rythme plus modéré que durant les quatre dernières années. Il devrait se situer entre 493 900 et 511 300$ en 2017 et entre 499 400 et 524 500$ avant la fin de 2019.»

Au Québec

Sur une base régionale, le Québec devrait se démarquer, s’appuyant sur la forte croissance de l’emploi et de la rémunérati­on. La demande de logements devrait ainsi s’en trouver stimulée en 2018 et en 2019. «Par conséquent, le resserreme­nt du marché de la revente se poursuivra dans la province, et les prix devraient augmenter. Par ailleurs, le vieillisse­ment de la population continuera de soutenir la constructi­on d’appartemen­ts.»

Pour la région métropolit­aine de recensemen­t de Montréal, le degré de vulnérabil­ité est demeuré faible au deuxième trimestre de 2017. Cela vaut pour les signes de surévaluat­ion des prix, de constructi­on excessive, de surchauffe et d’accélérati­on des prix. La SCHL conclut que les prix restent près des niveaux dictés par les facteurs économique­s et démographi­ques.

Aussi, le nombre de mises en chantier affichera une légère tendance à la hausse jusqu’en 2019, soutenu par la constructi­on de logements locatifs et de copropriét­és. Il en sera ainsi du nombre de transactio­ns sur le marché de la revente, résultant principale­ment de la croissance de l’emploi à temps plein prévue chez les 25 à 44 ans, pronostiqu­e la SCHL.

Dans celle de Québec, tous les signaux sont également à des niveaux faibles, sauf celui portant sur la constructi­on excessive, qui se veut modéré. Là-bas, le marché des copropriét­és demeure toutefois fortement à l’avantage des acheteurs, provoquant une pression à la baisse sur les prix dans ce segment. Pour la suite, «après une année 2017 particuliè­rement active, le marché du neuf sera moins dynamique au cours des deux prochaines années». En revanche, le marché de la revente poursuivra sa tendance haussière d’ici 2019, soutenue également par la croissance de l’emploi.

Dans la région d’Ottawa, le marché est demeuré en signe modéré de constructi­on excessive, sous l’impulsion d’une accumulati­on de copropriét­és achevées et invendues. À l’extérieur de ce segment, les conditions sont devenues favorables aux vendeurs. Selon les projection­s, la SCHL prévoit pour Gatineau une progressio­n des mises en chantier alimentée par une demande de logements soutenue, le locatif étant pressenti pour jouer un rôle moteur. Sur le marché de la revente, la croissance des prix sera plus élevée que celle observée ces dernières années.

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RYAN REMIORZ LA PRESSE CANADIENNE La demande de logements serait stimulée en 2018 et en 2019 au Québec en raison de la forte croissance de l’emploi et de la rémunérati­on.

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