Le Devoir

Portofino sous le signe de la Formule 1 à Québec

Arrêts au puits en un temps record

- CATHERINE FERLAND à Québec

LE PORTOFINO ★★ $$$ (incluant l’alcool)

Avec l’automne revient l’envie d’une nourriture chaleureus­e et réconforta­nte. Une ado qui raffole des mets italiens est donc ravie de m’accompagne­r au Portofino du Vieux-Québec, au coeur de l’effervesce­nt Quartier latin où se bousculent les touristes. Une belle soirée s’annonce pour nous !

Le restaurant se compose d’une enfilade de pièces. Hasard ou non, une clientèle internatio­nale occupe majoritair­ement la première section du restaurant, attenante au bar et avec vue sur le crépitant four à bois, tandis que la clientèle québécoise est plutôt regroupée dans la toute dernière salle à manger, décorée d’éléments emblématiq­ues de la course automobile si chère à l’Italie.

Avec appétit

Nous commandons avec appétit. Ma fraîche entrée de bocconcini me convient tout à fait, le fromage ferme alternant avec les tomates, un filet de réduction balsamique et d’huile d’olive agrémentan­t agréableme­nt le tout et s’accordant très bien à mon verre de bulles rosées. Je me régale.

Les deux fondues parmesan plaisent beaucoup à ma jeune invitée avec leur surface croustilla­nte et leur onctueuse garniture fromagée. Un peu de sauce marinara donne couleur et pep à l’assiette. J’hérite cependant de la garniture de prosciutto, dont la demoiselle ne raf fole pas.

Nous discutons gaiement. Or, les murs, poutres et vitrines laissant voir des casques de Formule 1 présentent une surface presque uniforméme­nt lisse ayant pour effet d’amplifier le niveau sonore: même si nous ne sommes qu’une quarantain­e de convives dans la salle, les conversati­ons et éclats de rire deviennent vite assourdiss­ants.

Cet effet acoustique pourrait aisément être corrigé en plaçant quelques tentures… mais pour l’heure, Évelyne et moi devons hausser le ton pour nous comprendre.

Même accompagne­ment ?

Pour la suite des choses, la jeune fille a succombé à son plat préféré. Sitôt les entrées terminées et les assiettes retirées, on lui apporte une généreuse portion de lasagne. Nichée dans un plat creux, elle comporte notamment un étage à la florentine, c’est-àdire un mélange d’épinards, et elle est encore arrosée de sauce tomate.

Si le plat lui plaît, Évelyne le trouve cependant un peu acide. Vérificati­on faite, je dois lui donner raison. L’ensemble est savoureux mais présente une acidité un peu agressante.

Plusieurs bouts de pain seront appelés en renfort pour contrebala­ncer le tout.

Mon escalope de veau au madère et aux champignon­s est tendre à souhait. En revanche, l’accompagne­ment me laisse perplexe: si le nid de spaghettis nappés de sauce tomate est en soi délicieux, il ne m’apparaît pas le compagnon idéal à un plat en sauce brune.

Le bout de brocoli et la petite carotte semblent bien esseulés. S’est-on contenté de servir le même accompagne­ment pour tous les plats ? M’enfin.

Vitesse grand V

En moins de cinq minutes, on nous apporte la belle part de tarte au citron que nous avons décidé de partager pour terminer l’expédition. Magnifique. La meringue italienne, contrepoin­t idéal à l’appareil sucré-acidulé de la tarte et aux petits fruits servis à côté, nous plaît beaucoup à toutes les deux. Quoi, c’est déjà terminé ? Eh oui, l’expérience a été à l’image de la Formule 1: c’est avec une redoutable efficacité et à une vitesse déconcerta­nte que les plats se sont succédé sur la table, nous laissant à peine le temps d’anticiper la suite. Je n’ai même pas eu le loisir de finir mon verre de bulles pour commander du rouge avec le plat principal, c’est tout dire.

Selon le contexte et la personnali­té des convives, cette célérité sera perçue comme un défaut ou une qualité… Pour ma part, lorsque je m’attends à passer au moins deux heures et demie à table, mais que la séquence complète est conclue en moitié moins de temps, c’est trop précipité. À la course, je préfère la balade !

Les plus. Une équipe de service courtoise et ultra efficace. Entrées et desserts réussis.

Les moins. Ambiance bruyante. Diminuer le tempo permettrai­t d’accorder plus de soin à la compositio­n et aux accompagne­ments des plats principaux. Coût pour deux, nourriture seulement, avant taxes : 90 $. Coût total pour deux (incluant alcool, taxes et ser vice) : 134 $.

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 ?? RENAUD PHILIPPE LE DEVOIR ?? Le Portofino se compose d’une enfilade de pièces. La toute dernière salle à manger est décorée d’éléments emblématiq­ues de la course automobile si chère à l’Italie.
RENAUD PHILIPPE LE DEVOIR Le Portofino se compose d’une enfilade de pièces. La toute dernière salle à manger est décorée d’éléments emblématiq­ues de la course automobile si chère à l’Italie.

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