Le Devoir

L’AMF et l’UPAC nient les allégation­s d’Annie Trudel

-

Les prétention­s de l’analyste en matière de corruption Annie Trudel sur l’affaire Ouellette ont tour à tour été démontées, lundi, par l’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC).

Dans une entrevue accordée à TVA, Mme Trudel a soutenu que Guy Ouellette avait en main des informatio­ns concernant un système collusionn­aire impliquant l’UPAC, l’AMF et une firme de consultant­s privés.

Depuis 2013, les entreprise­s souhaitant soumission­ner sur des contrats publics doivent présenter une demande à l’AMF, qui sollicite ensuite l’UPAC afin qu’elle effectue des vérificati­ons. Selon les allégation­s d’Annie Trudel, l’AMF aurait forcé des entreprise­s ayant reçu des avis défavorabl­es de l’UPAC à avoir recours aux services — à coûts exorbitant­s — d’une seule et unique firme de consultant­s. « Ce serait de la corruption », a-t-elle déclaré, en montrant du doigt « un haut fonctionna­ire » de l’UPAC et « un haut fonctionna­ire » de l’AMF.

« Dans aucun cas, l’Autorité ne dirige les entreprise­s vers quelque firme que ce soit »,a répliqué le président de l’AMF, Louis Morisset, au Devoir. Au total, « une vingtaine de firmes » sont inter venues pour « soutenir des entreprise­s » qui avaient fait l’objet de préavis défavorabl­es de l’UPAC, a-t-il déclaré.

Plus tard dans la journée, l’AMF s’est engagée à offrir « toute sa collaborat­ion » à la vérificatr­ice générale. Elle a aussi confirmé son intention de se présenter devant la Commission de l’administra­tion publique de l’Assemblée nationale, qui doit l’entendre mercredi.

Dans la même entrevue,

s’est Annie Trudel dit avoir été « arrêtée » mercredi dernier, pendant 15 minutes, par des policiers de l’UPAC. Guy Ouellette a été mis en état d’arrestatio­n la même journée. «Je confirme qu’il y a eu une arrestatio­n. […] Il est complet, le communiqué », a insisté la porte-parole de l’UPAC, Anne-Frédérick Laurence, dans un bref échange avec Le Devoir. Elle n’a pas voulu dire de qui il était question dans le communiqué.

Lundi, le ministre Robert Poëti s’est abstenu d’appuyer l’ex-analyste Annie Trudel, à qui il avait confié le mandat de s’assurer de l’intégrité du ministère des Transports et de son système d’attributio­n des contrats, au lendemain des élections de 2014. « Quand j’ai engagé Mme Trudel, c’était pour un mandat spécifique », a-t-il commenté.

Newspapers in French

Newspapers from Canada