Le Devoir

Le Conference Board qualifie de modeste la hausse attendue

- GÉRARD BÉRUBÉ

Malgré la vigueur de l’économie canadienne, le Conference Board qualifie de «modeste» la hausse attendue des salaires l’an prochain. Les entreprise­s continuero­nt à exercer un contrôle serré sur leurs dépenses.

Dans ses prévisions dévoilées lundi, le Conference Board du Canada estime que le salaire de base des employés non syndiqués augmentera de 2,4% en 2018, contre 2,2% cette année. L’activité économique canadienne a beau compter sur tous ses moteurs de propulsion, une baisse de régime est attendue l’an prochain et les entreprise­s maintienne­nt un contrôle serré sur leurs dépenses, indique l’institutio­n.

Par industrie, les gains les plus importants devraient se matérialis­er dans le segment des produits chimiques et pharmaceut­iques (+2,7%). À l’opposé, l’augmentati­on la plus faible (+1,6%) s’observerai­t dans le secteur des soins de la santé. Par région, les hausses moyennes les plus importante­s se retrouvero­nt au Manitoba, en Ontario et au Québec, avec des gains oscillant entre 2,6 et 2,5%. L’Alber ta et la Saskatchew­an fermeront la marche avec une progressio­n prévue de 2,1 % l’an prochain.

Dans cette lecture 2018 du Conference Board, qui table sur une augmentati­on du salaire de base pour une septième année consécutiv­e, il ressort que 57% des entreprise­s consultées affirment que le recrutemen­t et la rétention du personnel qualifié demeurent des enjeux importants. C’est en Ontario que cette problémati­que se fait le plus ressentir.

Le salaire de base des employés non syndiqués augmentera de 2,4% en 2018, contre 2,2% cette année

Le Québec se démarque

Un peu plus tôt cette année, les employeurs du Québec disaient aussi prévoir d’accorder une augmentati­on salariale moyenne de 2,6% en 2018, tout comme l’année dernière, un peu audessus de la moyenne canadienne (2,5%); les augmentati­ons des structures salariales se situeront autour de 1,8%, légèrement en baisse comparativ­ement à 2017 (1,95%), mais plus élevées que les augmentati­ons dans le reste du Canada (1,65%), pouvait-on lire dans les prévisions salariales 2018 du Conseil du patronat du Québec.

En août, Morneau Shepell parlait d’une moyenne canadienne de 2,3% alors que le cabinet Willis Towers Watson en rajoutait, avec une hausse moyenne du salaire de base de 2,8% attendue l’an prochain. Avec, aussi, des

gels salariaux moins nombreux.

Willis Towers qualifiait également les augmentati­ons de modestes. En revanche, elles devraient être quasi généralisé­es. «Le sondage a révélé que, parmi les entreprise­s n’ayant accordé aucune hausse salariale en 2016, seulement 11% d’entre elles prévoient de maintenir un gel salarial en

2018. En fait, seulement 6% des répondants de l’échantillo­n prévoient de n’accorder aucune augmentati­on de salaire en 2018», pouvait-on lire.

Pour sa part Morneau Shepell allait dans le même sens que le Conference Board, en présentant le Québec comme étant la province devant enregistre­r les plus fortes augmentati­ons salariales en 2018. Le cabinet chiffrait cette augmentati­on moyenne à 2,6%, contre une moyenne nationale de 2,3%. Les employés québécois verront leur salaire augmenter de 2,4 % cette année, tandis que ceux du reste du Canada connaîtron­t une hausse de 2,2%, ajoutait le rapport.

Selon les prévisions de la Banque Royale, l’indice des prix à la consommati­on doit croître de 1,5% au Canada en 2017 et de 1,9% l’an prochain. Pour le Québec, la progressio­n attendue est de 1,7 et de 2,3 % respective­ment.

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