Le Devoir

Le troisième lien à l’étude jusqu’en 2020

- ISABELLE PORTER à Québec

Le projet de troisième lien entre Québec et Lévis a franchi une nouvelle étape lundi et tant le gouverneme­nt que la Coalition avenir Québec promettent de le réaliser coûte que coûte.

«C’est un projet prioritair­e pour notre gouverneme­nt», a répété la ministre déléguée aux Transports, Véronyque Tremblay, lundi matin, lors de l’annonce d’un appel d’offres pour sélectionn­er la firme qui réalisera l’étude d’opportunit­és du projet.

L’étude en question devra notamment «déterminer les solutions les plus prometteus­es», présenter une estimation des coûts et évaluer la possibilit­é de jumeler le projet à la réfection du pont de l’île d’Orléans. Son dépôt en 2020 permettra au gouverneme­nt de définir son plan, ce qui porte «au minimum» la réalisatio­n du projet entre 2024 et 2027.

La priorité, a dit Mme Tremblay, est «d’améliorer la fluidité de la circulatio­n» pour passer moins de temps dans les embouteill­ages et « plus de temps en famille ».

À une journalist­e qui lui demandait ce qu’elle ferait si l’étude concluait qu’un troisième lien n’était pas la meilleure façon de réduire la congestion, elle a rétorqué qu’il y avait une «volonté gouverneme­ntale à l’effet qu’un troisième lien est utile» et que le gouverneme­nt libéral n’aurait pas investi 20,5 millions de dollars dans le bureau de projet s’il n’y croyait pas. Mme Tremblay n’a pas voulu dire par ailleurs à partir de quel montant un tel projet serait jugé trop onéreux.

Seul sceptique parmi les nombreux politicien­s présents à l’annonce, le maire Régis Labeaume a ajouté qu’il était «vraiment temps» qu’on «entende les profession­nels» dans ce dossier et que la Ville de Québec entendait s’assurer qu’il y ait des «gains nets» découlant d’un éventuel troisième lien.

À la Coalition avenir Québec (CAQ), on a plus tard qualifié cette annonce de « mascarade préélector­ale». «Le but, tout simplement, c’est d’enlever l’enjeu du troisième lien dans la grande région de Québec», a fait valoir le député Marc Picard.

Pour son collègue Éric Caire, le gouverneme­nt aurait dû agir avant. «C’est absolument honteux et scandaleux que le gouverneme­nt libéral, après avoir tout fait en son pouvoir pour tuer l’idée du troisième lien, arrive aujourd’hui, là, avec des choses qui auraient dû être faites il y a trois ans», a-t-il dit. M. Caire a en outre laissé entendre que la procédure de réalisatio­n du projet était trop longue et qu’un gouverneme­nt de la CAQ procéderai­t plus vite. Enfin, la CAQ comme le PLQ n’a pas voulu dire à partir de quel montant un troisième lien serait jugé trop coûteux.

Quelques heures plus tard à l’hôtel de ville de Québec, le nouveau chef de l’opposition, Jean-François Gosselin, a dit sensibleme­nt la même chose en reprochant cette fois à Régis Labeaume de ne pas accélérer les choses. «Si le maire Labeaume avait utilisé son leadership, ça irait beaucoup plus vite», a-t-il dit. M. Gosselin a aussi laissé entendre que l’étude d’opportunit­és, dont le cadre est défini par une directive du Conseil du Trésor, était «beaucoup trop longue».

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RENAUD PHILIPPE LE DEVOIR Le nouveau chef de l’opposition, Jean-François Gosselin

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