Un député conservateur s’excuse auprès d’une collègue libérale
James Bezan aurait adressé des propos « humiliants » et « de nature sexuelle » à Sherry Romanado
Un député conservateur s’est excusé lundi d’avoir tenu des propos «inappropriés» auprès d’une collègue du gouvernement libéral. La députée de Longueuil—Charles-LeMoyne, Sherry Romanado, reproche au conservateur James Bezan d’avoir fait à son endroit des commentaires «humiliants» et «de nature sexuelle».
«Ce n’est pas l’idée que je me faisais d’un trip à trois», a lancé le député Bezan en mai dernier, alors qu’il posait pour se faire prendre en photo avec Mme Romanado et une autre personne lors d’un événement à l’extérieur de l’enceinte parlementaire. La «remarque désinvolte inappropriée», comme l’a présentée M. Bezan, «visait à être un commentaire partisan sur le fait d’être sur une photo avec un membre du caucus libéral», a-t-il indiqué par voie de communiqué lundi.
En matinée, il s’était levé à la Chambre des communes pour «[s’]excuser sincèrement» d’avoir fait «un commentaire inapproprié et indélicat» à la députée Romanado, pour qui il disait avoir «le plus grand respect».
Au lendemain de l’incident, qui est survenu lors d’un événement à l’hôtel de ville d’Ottawa au printemps dernier, M. Bezan affirme avoir tenté de s’excuser auprès de la députée de Longueuil—Charles-LeMoyne. «Mais je n’en ai pas eu l’occasion. » Le dirigeant principal des ressources humaines des Communes aurait reçu une plainte officielle quelques jours plus tard. Le rapport remis au mois d’août dernier «ne soutenait pas les allégations de harcèlement sexuel» et ne recommandait «aucune mesure disciplinaire», selon ce qu’a relaté M. Bezan dans son communiqué de presse en fin de journée.
Manifestement, les excuses du député conservateur n’ont pas suffi à la députée libérale. Mme Romanado s’est levée à son tour en Chambre, en aprèsmidi, pour répondre aux commentaires de l’élu manitobain et dénoncer des «commentaires inappropriés, humiliants et indésirables à mon endroit qui étaient de nature sexuelle. Ces commentaires m’ont causé beaucoup de stress et ont affecté de façon négative mon environnement de travail », a-telle argué. La députée, qui est aussi secrétaire parlementaire du ministre des Anciens Combattants et ministre associée de la Défense nationale, a par la suite refusé les demandes d’entrevues.