Le Devoir

Des employés de Davie à Ottawa pour obtenir des réponses

« Ils ont ouvert la porte à une rencontre avant les Fêtes »

- MYLÈNE CRÊTE

Ottawa — La rencontre impromptue entre le syndicat des travailleu­rs du chantier maritime Davie et les ministres Marc Garneau et Harjit Sajjan, lundi, a redonné espoir aux représenta­nts syndicaux, même si les deux élus n’ont pris aucun engagement.

«Je pense qu’il y avait beaucoup d’ouverture, a raconté la présidente du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, Ann Gingras. Il y avait, je dirais, de l’empathie. Ils comprenaie­nt très bien, mais en même temps, ça prend plus que de l’empathie pour mettre le pain et le beurre sur la table à la fin de la semaine.»

Des représenta­nts du syndicat, de passage à Ottawa, réclamaien­t une rencontre avec des ministres du gouverneme­nt Trudeau pour leur demander de corriger une injustice. Le chantier doit mettre à pied 800 travailleu­rs d’ici la fin de l’année faute de nouveau contrat. Le syndicat espérait rencontrer les ministres Carla Qualtrough et Marc Garneau pour obtenir un engagement du gouverneme­nt avant Noël. C’est finalement le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, qui les a rencontrés en compagnie de son collègue aux Transports.

«Ils ont ouvert la porte à une rencontre avant les Fêtes avec nous, à nouveau, et avec la compagnie pour justement discuter des pistes de solutions, des pistes d’action», a précisé Mme Gingras. «C’est ce qui va nous permettre de pouvoir aller plus loin dans la discussion, dans l’argumentai­re, d’expliquer pourquoi Davie devrait avoir les prochains contrats et pourquoi on est en mode survie», a ajouté le président par intérim de la Fédération de l’industrie manufactur­ière, Louis Bégin.

Dans un courriel, la directrice des communicat­ions du ministre Sajjan, Renée Filiatraul­t, a indiqué qu’elle ne savait pas si cette rencontre pourrait avoir lieu avant Noël, «car l’horaire du ministre est déjà très chargé». «L’important à retenir, c’est que le dialogue se poursuit», a-telle indiqué.

Le syndicat fait valoir que Davie a été capable de livrer le navire de ravitaille­ment Astérix dans les délais et en respectant le budget qui avait été fixé. Pourtant, ce sont ses concurrent­s à Halifax et Vancouver qui ont obtenu les gros contrats fédéraux. Il s’agit des chantiers maritimes Irving et Seaspan.

Le chantier Davie, situé à Lévis, comptait sur la constructi­on de l’Obélix, un deuxième navire de ravitaille­ment, mais Ottawa a fermé la porte il y a un peu plus d’une semaine.

Avant la rencontre, le ministre des Transports, Marc Garneau, a affirmé que le gouverneme­nt «ne peut pas créer un besoin qui n’existe pas».

Les travailleu­rs de Davie ont l’appui du Bloc québécois qui dénonce l’indifféren­ce du gouverneme­nt Trudeau. La chef bloquiste, Martine Ouellet, exigeait la semaine dernière que le contrat accordé au chantier maritime Irving à Halifax soit redistribu­é pour que Davie puisse en obtenir une partie. «Les 41 députés libéraux qui sont au pouvoir, dont le premier ministre qui est au Québec, ce serait le temps qu’ils arrêtent d’être silencieux et ce serait le temps qu’ils arrêtent de travailler pour des jobs juste à Halifax et à Vancouver», a-t-elle martelé. Le chantier Irving a deux contrats pour construire six navires de patrouille et 15 navires de combat, ce qui garantit du travail à ses 1800 employés jusqu’en 2040.

Le chantier Seaspan doit construire six navires pour la Garde côtière et la Marine royale canadienne.

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