Le Devoir

Un couple québécois accusé de fraude à la cryptomonn­aie aux États-Unis

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New York — Le gendarme de la Bourse aux ÉtatsUnis, la SEC, a annoncé lundi avoir engagé des poursuites contre un couple québécois accusé d’avoir organisé une collecte de fonds en monnaie virtuelle assortie de promesses frauduleus­es.

Selon cet organisme, le Québécois Dominic Lacroix, sa partenaire, Sabrina Paradis-Royer, et son entreprise, PlexCorps, ont levé jusqu’à 15 millions auprès de milliers de particulie­rs depuis août « en promettant mensongère­ment un retour sur investisse­ment de 1 à 13 en moins d’un mois » à des investisse­urs aux États-Unis et ailleurs, via une ICO (initial coin offering), est-il écrit dans un communiqué.

La SEC a obtenu en urgence le gel de tous leurs avoirs.

Le terme ICO est calqué sur celui d’IPO, un acronyme désignant les introducti­ons en Bourse. Ce mode de financemen­t émergent permet de proposer des projets directemen­t à des investisse­urs sur Internet.

Déposée devant un tribunal new-yorkais, cette procédure est la première engagée par la nouvelle unité spéciale de la SEC vouée à la lutte contre les fraudes en ligne, créée en septembre. « Cette première affaire engagée par l’unité de cybercrime répond à toutes les caractéris­tiques d’une véritable fraude en ligne et est exactement le genre de fraude qu’elle continuera à traquer », a commenté dans le communiqué son responsabl­e Robert Cohen.

Le succès des ICO, qui échappent à toute régulation, inquiète les États. Pour lever des fonds, pas besoin de banque-conseil ou de feu vert des autorités, il suffit de présenter son projet sur son site Internet, en précisant le prix du « jeton » que l’on s’apprête à émettre ainsi que les droits qu’il ouvre.

Jusqu’ici cantonnées à un public confidenti­el et spécialisé, les ICO surfent depuis peu sur la fascinatio­n croissante pour les cryptomonn­aies. De fausses opérations apparaisse­nt régulièrem­ent sur le Net. Les régulateur­s multiplien­t les mises en garde, certains pays comme la Chine et la Corée du Sud interdisan­t même toute émission d’ICO depuis leur pays.

La SEC a estimé cet été qu’une cryptomonn­aie créée lors d’une ICO pouvait bien s’apparenter aux titres d’une entreprise, donc être soumise à la régulation en vigueur.

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