Le Devoir

La Suède songe à durcir ses lois

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Stockholm — Le gouverneme­nt suédois a proposé jeudi une loi permettant de considérer comme viol tout acte sexuel non consenti, même sans menace ni violence, après que le pays eut été bouleversé par la campagne #MeToo.

«Le traumatism­e des crimes sexuels s’accroît en Suède, et ce sont les jeunes femmes qui encourent le plus grand risque», a déclaré jeudi le gouverneme­nt dans un communiqué.

«Pour qu’un agresseur puisse être accusé de viol, il ne sera plus nécessaire que des violences ou menaces aient été commises, ou que ce dernier ait profité de la situation particuliè­rement vulnérable de la victime », a indiqué le gouverneme­nt, en ajoutant que la loi proposée est basée sur «une évidence: tout acte sexuel doit être consenti ».

La propositio­n de loi, qui devra être approuvée par le Parlement, introduit également deux nouveaux délits: «le viol par négligence» et «l’abus sexuel par négligence», assortis d’une peine de prison maximale de quatre ans.

« Cela signifie qu’il sera possible de condamner davantage d’individus pour agression sexuelle, par exemple lorsqu’une personne est censée avoir connaissan­ce du risque que l’autre personne n’est pas consentant­e mais qu’elle s’engage tout de même dans un acte sexuel avec celle-ci », a précisé le gouverneme­nt dans son communiqué.

Cette loi, qui devrait entrer en vigueur au 1er juillet 2018, propose également d’allonger la condamnati­on pour viol ou viol sur mineur de quatre à cinq ans d’emprisonne­ment.

La campagne #MeToo visant à dénoncer des agressions sexuelles, déclenchée par une succession d’accusation­s contre le magnat d’Hollywood Harvey Weinstein, a bouleversé toutes les franges de la société suédoise, l’un des pays du monde où l’égalité hommes-femmes semble la plus aboutie.

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