Raúl Castro passera le témoin en avril 2018
Le président cubain, Raúl Castro, cédera son poste en avril 2018, a annoncé l’Assemblée nationale après avoir reporté de deux mois l’élection de son successeur, qui tournera la page de six décennies de pouvoir des frères Castro sur l’île.
L’élection par l’Assemblée nationale du Conseil d’État, lui-même chargé d’élire le président, a été fixée au 19 avril, ont annoncé jeudi les médias officiels cubains en marge d’une session semestrielle de l’assemblée ouverte jeudi. Comme c’est habituellement le cas, les débats étaient fermés à la presse internationale.
La prolongation du mandat de l’actuelle législature, qui devait initialement prendre fin en février, fait suite à l’ajournement cette année des élections locales. Cette première étape des élections générales 20172018 avait été reportée après le passage en septembre de l’ouragan Irma qui a fait 10 morts et ravagé une grande partie de l’île.
Devant l’Assemblée, le ministre cubain de l’Économie, Ricardo Cabrisas, a révélé jeudi que les dégâts causés par Irma avaient été évalués à plus de 13 milliards de dollars, perturbant fortement les secteurs du tourisme, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation.
La succession
Le scrutin local de novembre et de décembre doit être suivi à une date encore indéterminée par l’élection des quelque 600 députés de l’Assemblée nationale qui éliront à leur tour le Conseil d’État le 19 avril.
À Cuba, cette date est célébrée comme le jour de la mise en échec de l’invasion d’anticastristes soutenus par Washington dans la baie des Cochons (Playa Giron), en 1961.
Président du Conseil d’État depuis 2008 après un intérim de deux années, Raúl Castro, 86 ans, a déjà annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat et céderait sa place à un dirigeant de la nouvelle génération.
Son premier vice-président et numéro deux du gouvernement, Miguel Diaz-Canel, 57 ans, est pressenti pour lui succéder en attendant une confirmation qui pourrait inter venir lors d’une réunion du Parti communiste cubain (PCC) prévue en mars prochain. S’il est désigné, cet ingénieur né après la révolution aura la lourde tâche d’asseoir son autorité, de consolider les acquis de la révolution et de poursuivre l’indispensable «actualisation» du modèle économique de l’île esquissée par Raúl Castro.
Il deviendra aussi de fait chef des armées et devra composer avec la vieille garde des généraux «historiques», dont plusieurs occupent également de hautes fonctions au sein du PCC et du gouvernement.