Le Devoir

Plus de 174 000 réfugiés palestinie­ns vivent au Liban

Un premier recensemen­t depuis 1948 met en lumière leurs conditions de vie, de santé, d’éducation et de travail

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Beyrouth — Plus de 174 000 réfugiés palestinie­ns vivent au Liban, ont annoncé jeudi les autorités libanaises, le premier recensemen­t officiel effectué par Beyrouth alors que cette question représente un sujet délicat dans le pays.

Ce chiffre est cependant bien plus faible que toutes les estimation­s circulant dans le pays, et qui vont parfois jusqu’à 500 000.

Le recensemen­t, effectué par le Comité de dialogue libano-palestinie­n, une commission rattachée au gouverneme­nt libanais, a couvert les 12 camps de réfugiés palestinie­ns, devenus au fil du temps de véritables quartiers résidentie­ls, mais aussi 156 «agglomérat­ions palestinie­nnes» à travers le pays.

La présence des Palestinie­ns a toujours été un sujet délicat au Liban, accentuant notamment les clivages dans la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1975 et 1990.

Un sentiment anti-palestinie­n perdure parfois au Liban, et nombreux sont ceux qui refusent une naturalisa­tion des ressortiss­ants palestinie­ns ayant fui leur terre d’origine après la création en 1948 de l’État d’Israël.

Le recensemen­t, le premier depuis 1948, met en lumière les conditions de vie, de santé, d’éducation et de travail des 174 422 réfugiés palestinie­ns installés au Liban, mais aussi des 18 601 Palestinie­ns de Syrie qui sont arrivés après le début de la guerre dans ce pays voisin en 2011.

«En tant qu’État, nous devons nous pencher sur les problèmes dont souffrent les réfugiés palestinie­ns dans notre pays», a déclaré le premier ministre libanais, Saad Hariri, lors d’une conférence de presse.

«Ces dernières décennies, les difficulté­s sociales et humaines se sont accumulées pour les réfugiés palestinie­ns, et la réalité dans les camps est tragique à tous les niveaux », a-t-il souligné.

Le chef du gouverneme­nt a toutefois assuré que les «devoirs» du Liban envers les Palestinie­ns ne signifiaie­nt en aucun cas la «naturalisa­tion» de ces derniers, ou l’adoption de mesures qui les «priveraien­t de leur identité palestinie­nne».

Près de la moitié des réfugiés palestinie­ns sont des jeunes âgés de 24 ans ou moins. Environ 18,4% de la population active est touchée par le chômage. Le taux de scolarisat­ion des enfants de 3 à 13 ans atteint cependant 93,6 %.

Les camps palestinie­ns, où vivent 45,1% des réfugiés selon le recensemen­t, sont marqués par «la pauvreté, le surpeuplem­ent, le chômage, de mauvaises conditions de logement et le manque d’infrastruc­tures», d’après le site de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestinie­ns (UNRWA).

 ?? ANWAR AMRO AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Des images de leaders palestinie­ns et des drapeaux du Fatah sont accrochés sur une rue du camp Burdj Al Barajina, au sud de Beyrouth.
ANWAR AMRO AGENCE FRANCE-PRESSE Des images de leaders palestinie­ns et des drapeaux du Fatah sont accrochés sur une rue du camp Burdj Al Barajina, au sud de Beyrouth.

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