Ne touchez pas au cours ECR !
« Une seule solution s’impose » au dire de Ghyslain Parent et Andréa Richard, dans une lettre ouverte (16 décembre) au ministre Proulx concernant l’implantation du nouveau cours d’éducation à la sexualité dans les écoles du Québec. Les temps sont mûrs pour que l’école aborde d’une façon résolue et structurée ce délicat sujet.
Je doute cependant que l’unique solution prônée par les auteurs soit sage, à moins qu’elle ne soit fondée sur des motifs valides. Il faudrait, demandent-ils, «que le volet religion du cours Éthique et culture religieuse soit remplacé par un cours d’éducation citoyenne qui pourrait englober le projet d’éducation à la sexualité». Leur lettre ouverte donne à penser que le cours dispensé actuellement est confessionnel. Leurs allusions laissent entendre que le cours ECR favorise exclusivement l’abstinence sexuelle chez les jeunes adolescents et qu’il équivaut à ce qui se déroule dans les lieux de culte canadiens.
Ces deux spécialistes m’inquiètent. Ont-ils raison? J’aimerais que ceux qui enseignent cette matière nous donnent l’heure juste. Faites-vous de l’endoctrinement ou respectez-vous le programme officiel qui consiste à transmettre aux élèves une culture religieuse donnant des clés de compréhension de notre monde pluraliste ? Pour ma part, je m’attends à ce que le volet religieux du cours ECR puisse continuer à enrichir la liberté de conscience des élèves, l’ouverture à la différence et l’apprentissage du dialogue.
Je m’attends à ce qu’il soit un antidote à la méconnaissance, source de tous les préjugés. Rien n’est plus précieux que d’avoir de bonnes connaissances et de bonnes attitudes, notamment à propos du fait religieux. D’autre part, il me semble n’y avoir rien d’incompatible entre un tel volet bien enseigné et « l’expression libre, consentie, saine et naturelle de la sexualité». Bien au contraire. À moins que les auteurs de la lettre au ministre soient dans le vrai, il ne faut pas remettre en question ou cannibaliser le cours Éthique et culture religieuse, mais mieux le faire connaître et en bonifier la présence dans nos écoles. Christian Roy Montréal, le 19 décembre 2017