Le Devoir

La fraude climatique

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Macron et Hulot entendaien­t parler des vraies affaires concernant le climat, convoquant oligarques et ploutocrat­es de tout crin. Aussi, pour bien se faire comprendre, ont-ils coiffé leur événement d’un titre tout approprié pour la capitale française, le « One Planet Summit ».

Toute cette racaille issue des milieux financiers parle la langue de l’argent des « too big to fail », mais ils feraient mieux de lire le livre d’un Américain de nais- sance, qui lui a écrit en français un ouvrage qui restera une véritable réponse à leur charabia, Trop tard la fin d’un monde et le début d’un nouveau, de Harvey Mead (Éditions Écosociété). C’est aussi le livre que je vous invite à offrir à tous ceux et celles qui cherchent à comprendre vers où nous mènent ces capitalist­es qui ne carburent qu’au « business as usual ».

Car il ne faut pas être dupe de leurs manoeuvres visant à nous dorer la pilule. Le système économique sur lequel ils surfent nécessite une croissance soutenue qu’ils ne mesurent qu’en dividendes sonnants. Mais cette croissance exponentie­lle réclamerai­t cinq planètes pour étendre le mode de vie des seuls Canadiens. Or, sur une planète limitée, on ne peut exiger un monde sans limites. D’ici peu, les limites nous rattrapero­nt, comme le prévoyait il y a de ça plus de 45 ans The Limits to Growth. Mais ces banquiers incapables d’envisager un danger dont ils ne voient pas l’imminence ont poursuivi leur danse financière, se moquant des scientifiq­ues.

Il est désormais trop tard pour que leur monde fondé sur «faire de l’argent avec de l’argent» survive, car, comme le disait naguère un chef cri plus sage qu’eux: «Quand vous aurez coupé le dernier arbre, pêché le dernier poisson et empoisonné la dernière rivière, alors seulement vous rendrez-vous compte que l’argent ne se mange pas. » Pierre-Alain Cotnoir Le 14 décembre 2017

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