Le Devoir

Le groupe Penske Media rachète le magazine Rolling Stone

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New York — Le groupe Penske Media a pris une «participat­ion stratégiqu­e» dans la holding qui contrôle le magazine culturel américain Rolling Stone, selon un communiqué publié mercredi.

Selon plusieurs médias américains, il s’agirait d’une participat­ion majoritair­e, dont le prix d’acquisitio­n valorisera­it le titre à 100 millions de dollars.

Sollicité par l’AFP pour confirmer le niveau de sa participat­ion et le montant de la transactio­n, Penske Media Corporatio­n (PMC) n’y a pas donné suite.

Fondé en 2003 par Jay Penske, fils du patron d’écurie de course automobile Roger Penske, PMC possède déjà un portefeuil­le de titres et de sites conséquent. Il contrôle notamment le site Deadline et le magazine Variety, tous deux spécialisé­s dans l’actualité d’Hollywood, ainsi que le site de référence de l’actualité de la mode, Women’s Wear Daily. PMC a indiqué que Jann Wenner, le fondateur et actionnair­e majoritair­e jusqu’ici, resterait aux commandes de Rolling Stone, de même que son fils Gus.

Magazine iconique

C’est une institutio­n qu’acquiert PMC, l’une des marques les plus fortes de la presse américaine, créée en 1967 par Jann Wenner qui était alors étudiant à l’Université de Berkeley.

À mesure qu’il documentai­t l’évolution d’un mouvement, le rock’n’roll, Rolling Stone est rapidement devenu le titre le plus influent de la scène musicale moderne.

Il incarnait la nouveauté, la tendance, mais aussi l’audace, avec ses unes parfois surprenant­es et ses prises de risque journalist­iques qui bousculaie­nt les codes du genre.

Outre Jann Wenner, personne n’incarnait mieux le magazine que Hunter S. Thompson, journalist­e et écrivain iconoclast­e, qui a inventé le style «gonzo» marqué par la subjectivi­té et les drogues. Mais si le mensuel se vendait encore à 1,45 million d’exemplaire­s en moyenne en 2016, selon Kantar Media, il s’est essoufflé au cours des années 1990 et plus encore dans les années 2000.

Sa réputation a également été affectée par un article publié en 2014 sur un viol présumé sur le campus de l’Université de Virginie, lequel n’avait en réalité jamais eu lieu. Le magazine s’est officielle­ment rétracté, mais n’en a pas moins été assigné en justice pour diffamatio­n. Il a finalement conclu des accords à l’amiable qui lui ont coûté plusieurs millions de dollars.

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