Le Devoir

Forte hausse du PIB québécois

- GÉRARD BÉRUBÉ

L’économie du Québec prolonge sa séquence dite heureuse. Son PIB a crû au rythme annuel de 4,3% au troisième trimestre.

Le PIB du Québec a augmenté de 1,1 % au troisième trimestre, ce qui équivaut à une croissance annualisée de 4,3% de loin supérieure à la moyenne canadienne. Au Canada, la hausse au troisième trimestre a été de à 0,4 %, de 1,7 % sur une base annualisée. L’Institut de la statistiqu­e du Québec (ISQ) précise toutefois qu’après neuf mois, la croissance par rapport à la période correspond­ante de 2016 se chiffre à 2,9% et ce, tant au Québec qu’au Canada.

L’ISQ retient que «la demande intérieure finale augmente de 1,1% au troisième trimestre, poursuivan­t ainsi sa croissance entamée au début du second semestre de 2015». Les dépenses de consommati­on sont au rendez-vous, avec une progressio­n de 0,7% plus prononcée du côté des administra­tions publiques (+ 1 %) que de celui des ménages (+ 0,6 %).

Les entreprise­s contribuen­t également à l’activité. «La formation brute de capital fixe s’apprécie de 2,7%, une hausse davantage soutenue par l’investisse­ment des entreprise­s (+ 3 %) que par celui des administra­tions publiques (+ 1,6 %) », ajoute l’ISQ.

Le tout est cependant plombé par le secteur extérieur. La chute de 1,3% des exportatio­ns au troisième trimestre étant supérieure à celle de 0,5% des importatio­ns, il en résulte une détériorat­ion du solde du commerce extérieur, avec un déficit commercial de 18 milliards au troisième trimestre de 2017.

L’économiste Marc Pinsonneau­lt, de la Banque Nationale, retient qu’avec ces résultats, il s’agit du quatrième trimestre de suite où l’économie du Québec a crû d’au moins 2,7 % en rythme annuel, et un septième de suite «où la croissance a été nettement supérieure à celle du PIB potentiel. Durant cette heureuse séquence, la contributi­on de la demande intérieure finale a été déterminan­te ».

L’économiste ajoute qu’en dollars courants, la croissance de la rémunérati­on des salariés est la plus prononcée. «Certes, la croissance des dépenses de consommati­on réelle des ménages n’a pas été à la hauteur de celle de l’ensemble des ménages canadiens (+ 2,3 % contre + 4 %), mais ce faisant, les ménages québécois se sont réservé une marge de manoeuvre confortabl­e, avec un taux d’épargne net de 5,2 % contre 1,9 % dans le reste du Canada. »

Pour la suite des choses, «la création d’emplois, les ventes au détail et les mises en chantier de logements ont bien débuté au quatrième trimestre, mais la forte accumulati­on de stocks depuis quelques trimestres pourrait décider les entreprise­s à freiner la cadence. » Marc Pinsonneau­lt profite tout de même de l’occasion pour revoir à la hausse son scénario de croissance en 2017, la progressio­n attendue du PIB québécois étant désormais de 3 %.

 ?? GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE ?? Le déficit commercial au troisième trimestre de 2017 s’est établi à 18 milliards.
GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE Le déficit commercial au troisième trimestre de 2017 s’est établi à 18 milliards.

Newspapers in French

Newspapers from Canada