Le Devoir

L’ex-otage Joshua Boyle comparaît devant le tribunal

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Ottawa — L’ ex-otage canadien Joshua Boyle a brièvement comparu, mercredi à Ottawa, relativeme­nt aux 15 chefs d’accusation déposés contre lui, dont deux d’agression sexuelle.

M. Boyle, âgé de 34 ans, a été libéré en octobre, avec sa femme et leurs jeunes enfants, après avoir été détenu pendant cinq ans en Afghanista­n par un groupe lié aux talibans.

La comparutio­n s’est déroulée par vidéoconfé­rence devant le juge Norman Boxall. Après moins de deux minutes d’audience, l’affaire a été ajournée à lundi prochain. Le juge Boxall a eu le temps d’apprendre que l’accusé avait retenu les services d’un avocat réputé d’Ottawa, le criminalis­te Lawrence Greenspon, pour faire partie de son équipe de défense.

Selon les documents présentés en cour, Joshua Boyle, arrêté mardi à Ottawa, fait face à 15 chefs d’accusation, dont huit pour voies de fait, deux pour agression sexuelle, deux pour séquestrat­ion et un pour avoir poussé une personne à «consommer quelque chose de néfaste, c’est-à-dire du Trazodone», un antidépres­seur. Il est aussi accusé d’avoir proféré des menaces de mort et d’avoir induit un policier en erreur.

Les gestes reprochés auraient été commis entre le 14 octobre et le 30 décembre 2017, après le retour de la famille Boyle au Canada à la suite de sa libération. Une ordonnance de non-publicatio­n interdit de divulguer les détails qui pourraient permettre d’identifier les victimes et même les témoins. Les faits allégués n’ont pas été prouvés en cour.

M. Boyle et sa femme d’origine américaine, Caitlan Coleman, avaient été enlevés en octobre 2012 par un groupe lié aux talibans alors qu’ils effectuaie­nt un voyage d’aventure en Afghanista­n. Mme Coleman était enceinte au moment de l’enlèvement, et le couple a eu trois enfants durant toute la captivité.

Trois lieux de détention

Après son retour au pays, M. Boyle a expliqué que, lorsqu’ils ont été enlevés, sa femme et lui aidaient des villageois afghans dans une région contrôlée par les talibans. Il a raconté à La Presse canadienne que leurs conditions de détention avaient évolué au fil du temps et que la famille avait changé de lieu de détention à au moins trois reprises.

Il décrivait la première geôle comme étant «particuliè­rement barbare», la deuxième plus «confortabl­e», mais la troisième plus violente — le couple était souvent séparé et battu. M. Boyle soutenait que les ravisseurs, liés au réseau Haqqani, avaient violé sa femme et lui avait fait subir une fausse couche.

Une fois libéré, en octobre dernier, M. Boyle a réclamé que leurs ravisseurs soient déférés devant la justice.

Dans une entrevue au réseau américain ABC, Mme Coleman, originaire de Stewartsto­wn, en Pennsylvan­ie, racontait que des ravisseurs avaient traîné son mari à l’extérieur de la cellule et que l’un des geôliers l’avait jetée par terre en criant «Je vais te tuer, je vais te tuer!», avant de l’agresser. Mme Coleman a aussi soutenu que les ravisseurs avaient frappé son fils aîné avec un bâton.

Après sa libération, toute la famille est allée vivre chez les parents de M. Boyle à Smiths Falls, en Ontario.

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NATHAN DENETTE LA PRESSE CANADIENNE Joshua Boyle a recruté un criminalis­te réputé d’Ottawa pour le défendre, l’avocat Lawrence Greenspon.

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