Le Devoir

Un bilan 2017 en demiteinte pour la FTQ

La Fédération trace un sombre portrait des relations de travail au Québec

- ANNABELLE CAILLOU

Àl’heure des bilans, la Fédération des travailleu­rs et travailleu­ses du Québec (FTQ) dresse un sombre portrait des relations de travail au Québec en 2017.

Salaire minimum insatisfai­sant, retour au travail forcé, menace de loi spéciale pour limiter les moyens de pression: le traitement des conflits de travail par le gouverneme­nt Couillard doit « être dénoncé », juge la FTQ.

Travailleu­rs de la constructi­on, juristes et ingénieurs de l’État ou encore ambulancie­rs, plusieurs secteurs se sont heurtés à l’inflexibil­ité de Québec.

Le président de la centrale syndicale, Daniel Boyer, regrette également que le gouverneme­nt ait préféré baisser les impôts plutôt que d’investir dans les services publics, ciblés par les compressio­ns depuis des années.

La FTQ se félicite toutefois de l’avoir convaincu dans le dossier de bonificati­on du Régime de rentes du Québec.

Des attentes pour 2018

Manifestat­ions après manifestat­ions, les Québécois ont à maintes reprises demandé une hausse du salaire minimum à 15$ l’heure, à l’instar de la Colombie-Britanniqu­e, l’Alberta et l’Ontario. Une demande restée sans réponse. Québec prévoit plutôt des augmentati­ons graduelles pour atteindre 50% du salaire horaire moyen en 2020, soit 12,45 $.

«Le salaire minimum actuel est insuffisan­t pour vivre décemment. […] En 2016, 219 600 personnes travaillai­ent au salaire minimum», précise M. Boyer.

Mais la FTQ ne compte pas baisser les bras et continuera sa campagne en 2018.

Les attentes seront d’autant plus grandes et nombreuses puisque l’année sera marquée par les élections provincial­es, une occasion pour les partis de prendre « des engagement­s clairs ».

La centrale syndicale garde l’espoir de voir disparaîtr­e les clauses de disparité de traitement dans les régimes de retraite et les assurances collective­s qui alimentent les conflits entre anciens et nouveaux travailleu­rs.

En matière d’environnem­ent, la FTQ veut «un vrai débat sur les changement­s climatique­s et l’exploitati­on des hydrocarbu­res». Mais aussi la mise en place d’un chantier sur l’électrific­ation et le développem­ent des transports collectifs.

Gouverneme­nt Trudeau critiqué

Le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux, qualifie le dossier Netflix de «véritable gâchis», critiquant vivement l’entente entre le gouverneme­nt fédéral et le géant américain de la diffusion en ligne, qui n’aura pas à verser un sou en taxe sur les produits et ser vices.

«Sans parler du système de paie Phénix, qui est une catastroph­e», ajoute-t-il. Devant permettre au gouverneme­nt canadien d’économiser, le système de paie des fonctionna­ires fédéraux a multiplié les paies erronées depuis deux ans. De nombreux fonctionna­ires attendent encore que la situation se régularise.

La FTQ juge aussi sévèrement les choix faits en environnem­ent et dénonce l’absence d’une politique pour lutter contre l’évasion fiscale. Sans parler de sa déception face au recul du gouverneme­nt Trudeau de réformer le mode de scrutin.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Daniel Boyer, président de la centrale syndicale FTQ

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