Sortie de crise en Allemagne
Merkel parvient à un accord de principe avec les sociaux-démocrates
Angela Merkel est parvenue vendredi à un accord de principe pour prendre la tête d’un nouveau gouvernement en Allemagne avec le soutien des sociaux-démocrates et a promis dans la foulée de contribuer à «un nouveau départ» de l’Europe.
Au terme de cinq journées de tractations difficiles, dont une dernière session de 24 heures non-stop à Berlin, la chancelière conservatrice s’est félicitée du compromis trouvé, qui doit lui permettre de rester au pouvoir pour quatre années de plus, et à l’Allemagne de sortir d’une impasse politique inédite.
Elle a appelé de ses voeux «la constitution d’un gouvernement stable ».
Les élections législatives de septembre, marquées par un repli des partis traditionnels et une percée de l’extrême droite, n’ont en effet pas permis de dégager de majorité évidente.
Après avoir d’abord tenté sans succès à l’automne de forger un gouvernement avec les libéraux et les écologistes, Angela Merkel n’avait plus le choix: elle devait trouver un accord avec le parti social-démocrate. Au risque sinon de voir sa carrière menacée après douze ans à la chancellerie.
Le compromis de 28 pages finalement obtenu entre démocrates-chrétiens de la CDU et de la CSU et sociaux-démocrates a été validé par les partis. Finalement, «notre base décidera», a toutefois averti la direction du SPD dans un communiqué, rappelant qu’un éventuel accord devrait encore impérativement être validé par les militants.
Le document dresse les grandes lignes des objectifs du possible gouvernement de coalition et doit ouvrir la voie à des négociations cette fois détaillées sur la politique qui sera suivie. Un processus qui devrait prendre des semaines.
Dans l’immédiat, les deux familles politiques, qui ont déjà gouverné ensemble dans la coalition sortante (2013-2017), ont mis l’accent sur l’Europe.
Angela Merkel a promis devant la presse de contribuer à «un nouveau départ de l’Europe» aux côtés de la France, au moment où le projet européen est fragilisé par le Brexit et la montée des tendances nationalistes sur le continent.
Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a salué ces avancées alors qu’il attend toujours une réponse aux propositions qu’il avait faites fin septembre, et qui concernent en particulier une réforme de la zone euro.
Mais en dépit du compromis de vendredi, rien n’est encore définitif. Côté social-démocrate, la décision d’entrer dans un nouveau gouvernement de coalition avec les conservateurs devra aussi recevoir le feu vert des délégués du parti lors d’un congrès extraordinaire le 21 janvier, à l’issue très incertaine.
La base du SPD reste très sceptique à l’idée de servir à nouveau d’appoint aux conservateurs. Dans le meilleur des cas, un nouvel exécutif ne sera en place que fin mars.