Le Devoir

Les tendances vin 2018

- JEAN AUBRY COLLABORAT­EUR LE DEVOIR guideaubry@gmail.com

L’année 2017 se sera bien évidemment soldée sous une fontaine de bulles à rendre jaloux les scaphandri­ers les plus téméraires, bien que l’expression «soûl comme un scaphandri­er» ne soit pas sans faire tituber d’incompréhe­nsion les hautes instances de l’Académie française. Et comme à votre habitude vous avez fait vôtre, en vous mirant dans la bulle de cristal des champagnes, mousseux, cava, spumante et autres crémants, ces prédiction­s, tendances et aspiration­s pour ce millésime 2018 tout neuf qui coule déjà dans vos verres.

Faisons fi en ce début d’année de l’énumératio­n de ces tendances livrées par tous les savants et experts retranchés dans leur petit univers de spécialist­es pour parler au contraire de vous, de ce que vous vivez, de ce que vous buvez, de ce que vous voyez venir. Souvenez-vous déjà qu’il n’est nul besoin de posséder un doctorat en «boisson bue la bouche en cul de poule» pour apprécier le vin. Seul un pot de beaujolais sur une poularde grillée suffira! Oui mais encore?

Vous avez dépassé cette idée saugrenue qui veut justement qu’un beaujolais ou un vin grec ne soient que des jajas de touristes à faire valser des rondelles de saucisson et frire des ventouses de pieuvre déjà crispées sous le jet acide d’un jus de citron. Vu les stocks disponible­s à la SAQ, des vins qui, de toute évidence, trouvent preneur.

Surtout côté grec où les vins s’éclipsent à vue d’oeil. Il demeure que ce Ktima Biblia Chora blanc 2016 (19,70$ – 11901138) où assyrtico et sauvignon blanc composent une trame aromatique originale et soutenue demeure très tendance (5) ★★★. Même scénario pour tous ces tops gamays, que ce soit ce Terre Dorée 2017 de Jean-Paul Brun (18,65$ – 11923994 – (5) ★★★ ©), ce Château de Vaurenard 2011 Baron de Richemont (22,20$ – 12100050 – (5) ★★★ ©) ou ce racé Chénas Quartz 2015 Lameloise de monsieur Piron (24,45$ – 10367412 – (5 +) ★★★©). Bref, à la mode hier mais toujours prometteur­s demain! Le revers de la médaille: leur popularité fait pression sur les prix.

Nature ou pas ?

Dites-moi si je me trompe, mais je sens chez vous que, si vous apprivoise­z encore bien timidement les vins nature (à ne pas confondre avec les bios qui trouvent place chaque semaine ici même en cette page), il demeure que vous n’en êtes pas encore à ces vins orange fort prisés chez les

geeks du pinard. Mais vous séduironti­ls un jour? Surtout au prix exigé? Pas si sûr. À ces blancs macérés longuement sur peau, vous préférez encore les rouges dans plus de 70 % des cas.

De ce côté, vous flairez déjà les bonnes affaires dans le simple côtesdu-rhône ou le roussillon villages. Ces Perrin Réserve 2015 (15,45$ – 363457 – (5) ★★1/2), Domaine La Montagnett­e Signargues 2016 (16,75$ – 11095949 – (5) ★★★©), Château Pégau Cuvée Maclura 2014 (21,25$ – 12131497 – (5 +) ★★★1/2 ©) et autres Grand Terroir Tautavel 2015, Gérard Bertrand (17,10$ – 11676145 – (5) ★★1/2) et Clos des Vignes 2013 du grand Jean Gardiés (34,75 $ – 10781445 – 10 +) ★★★★©) sont pour vous des valeurs sûres, encore et toujours à bons prix.

Découverte­s

Plusieurs d’entre vous m’ont parlé de mescal dans la foulée d’une chronique signée en mars 2017. C’est que le mythique jus de l’agave fermenté dessine une tendance certaine non seulement chez les mixologues mais aussi chez vous, ami lecteur. Quelques agences promotionn­elles auraient intérêt en 2018 à importer ces top mescals qui, hélas, ne sont toujours pas disponible­s à la SAQ.

Dernière tendance, cette fuite en avant certaine pour les cocktails, dont celui que je me concoctais récemment à base de Sazerac 6 ans Straight Rye Whiskey, États-Unis (55$ – 13186684). Un cocktail particuliè­rement tonique et vivace, aux nuances balsamique­s et amères profondes. De gros glaçons dans un

highball où vous ajoutez 2 onces de Sazerac, ½ once de jus de citron, une autre ½ once de sirop de gingembre macéré au romarin; le tout complété de 3 onces de bière de gingembre. Ça décongesti­onne l’hiver en vous!

 ?? JEAN AUBRY ?? Vous avez dépassé cette idée saugrenue qui veut qu’un beaujolais ou un vin grec ne soient que des jajas de touristes à faire valser des rondelles de saucisson et frire des ventouses de pieuvre déjà crispées sous le jet acide d’un jus de citron.
JEAN AUBRY Vous avez dépassé cette idée saugrenue qui veut qu’un beaujolais ou un vin grec ne soient que des jajas de touristes à faire valser des rondelles de saucisson et frire des ventouses de pieuvre déjà crispées sous le jet acide d’un jus de citron.

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