Il est temps de mettre ses culottes
Militant au Parti québécois depuis sa fondation, malgré ses avatars qui dès le départ diluaient l’essentiel du projet indépendantiste, j’ai persisté. Par cohésion et compromis qui m’apparaissaient raisonnables, j’ai oeuvré dans ce contexte. Trahi jusqu’à l’os par la promesse de changement de Pierre Elliott Trudeau pour répondre aux aspirations du Québec, le premier ministre René Lévesque s’est retrouvé perdant du référendum de 1980 en plus d’être écarté de tout changement constitutionnel lors de la nuit des longs couteaux. Mais aussi annihilé par un coup d’État dévoilé seulement dernièrement.
Tous les remplaçants de Lévesque n’ont été que de faibles copies à une exception près. Cette exception a permis de constater, lors du référendum de 1995, que jamais Ottawa ne permettra un combat loyal. Il se soustrait d’autorité constitutionnelle aux règles de la démocratie et aux lois du Québec. Non seulement le peuple québécois de langue française est trahi par un enfermement dans la loi des lois, mais il est devenu un bâtard constitutionnel.
Pourtant, la seule chose qui importe, c’est la loi des lois. Elle nous contraint au multiculturalisme, à la suprématie de Dieu et à la monarchie impérative plutôt qu’à une démocratie citoyenne. Les conséquences en sont un dérèglement des pratiques idéologiques abusives, une impuissance à régler la nécessaire laïcité de l’État et une corruption de toute nature pour maintenir le système pseudo-fédéraliste en place.
Après tant de tataouinage pour ne pas faire au pouvoir ce qu’il faut faire, je refuse cette incohérence. Il faut, ni plus ni moins, qu’un parti indépendantiste s’engage à promettre de faire une déclaration progressive d’indépendance à la barre de l’État, à enlever les symboles monarchiques et à enfourcher la consultation sur une constitution indépendantiste. Il est temps de mettre ses culottes. Michel Blondin Le 17 janvier 2018