Cavalcade en Afghanistan
12 STRONG
1/2 Drame de guerre de Nicolai Fuglsig. Avec Chris Hemsworth, Michael Shannon, Michael Peña, Trevante Rhodes, Navid Negahban, Fahim Fazli et Numan Acar. États-Unis, 2018, 130 minutes.
Octobre 2001. Alors que l’Amérique est encore sous le choc des attentats terroristes de septembre, revendiqués par al-Qaïda, l’armée américaine dépêche en Afghanistan une unité des forces spéciales de l’armée américaine afin d’aider les Afghans à lutter contre les talibans.
Aux commandes de 12 Strong, basé sur le livre Horse Soldiers de Doug Stanton, Nicolai Fuglsig (Exfil, inédit au Québec) prend par ailleurs bien soin d’illustrer l’horreur de ce mouvement fondamentaliste musulman dans une très longue et insoutenable scène où une enseignante (Yasmine Aker) est exécutée devant trois petites élèves terrorisées sous prétexte qu’aucune fille au-dessus de huit ans ne doit être instruite.
Mené par le valeureux capitaine Mitch Nelson (Chris Hemsworth, solide), le détachement de douze hommes pourra compter sur la présence du brave général Dostum (Navid Negahban, la sagesse incarnée) dans leur périlleux périple à cheval dans le désert afghan («incarné» par le NouveauMexique). Ce dernier voudra apprendre aux Américains à être de vrais guerriers et non des soldats uniquement, la meilleure défense n’étant pas les armes, mais le coeur.
Du côté américain, Michael Shannon, toujours aussi intense, fait figure du militaire d’expérience que tous respectent, tandis que Michael Peña fait le clown pour dérider le public entre deux spectaculaires explosions dans les villages où se terrent les talibans. Pour sa part, Trevante Rhodes assure la partie humanitaire de l’opération alors que son personnage distribue généreusement des friandises aux gamins, dont certains mourront au combat. Dans le rôle de Mullah Razan, l’ennemi à abattre, Numan Acar affiche une parfaite gueule de sombre vilain.
Porté par un lourd élan de patriotisme, ce drame de guerre manichéen aux airs de déjà-vu a le mérite de raconter une histoire méconnue du grand public: celle des premiers soldats américains dépêchés en Afghanistan après le 11 septembre 2001. Alors qu’il rend hommage à ces douze courageux soldats américains, Nicolai Fuglsig néglige les personnages afghans, dont l’un, on vous réserve la surprise, sera amené à jouer un grand rôle dans son pays.
S’il s’applique à bien illustrer les horreurs de la guerre, qu’il signe une mise en scène non dénuée d’ampleur, le réalisateur fait fi de bien des détails entourant le conflit guerrier, effleure les enjeux politiques, passe rapidement en revue les différences entre les cultures, flirte avec le cliché. Alors qu’apparaît la photo des véritables héros avant le générique de fin, on n’a guère l’impression de connaître ces hommes, et ce, malgré les brèves scènes mélodramatiques où l’on présente les soldats en famille. En fait, on a plutôt la sensation d’avoir assisté pendant deux longues heures à un concours de celui qui tire le plus loin. V.O.A.: Banque Scotia Montréal, Côte-des-Neiges, Colisée Kirkland, Carrefour Angrignon, Marché Central, Sphèretech.