Le Devoir

Débat animé au sujet de la protection du consommate­ur

- FRANÇOIS DESJARDINS

L’étude du projet de loi 141 sur l’encadremen­t des services financiers a notamment donné lieu jeudi à un débat animé sur la protection des consommate­urs qui achètent des produits d’assurance en ligne.

La discussion entre le ministre des Finances et Option consommate­urs, un des groupes entendus lors de la dernière journée d’audiences, a notamment porté sur l’aide dont pourrait avoir besoin le consommate­ur qui souscrit à un tel produit sur Internet.

«L’encadremen­t proposé est insuffisan­t pour protéger les consommate­urs», a dit Me Annik Bélanger-Krams, avocate pour Option consommate­urs, à la Commission des finances publiques (CFP). «Il faut se rappeler que les consommate­urs sont vulnérable­s. »

Me Bélanger-Krams a fait valoir que «le consommate­ur a des obligation­s de divulgatio­n d’informatio­n importante­s» et que, «sans l’interventi­on du représenta­nt certifié, il y a des risques que le consommate­ur ne divulgue pas toute l’informatio­n, ce qui pourrait nuire à un refus de réclamatio­n». De plus, le groupe craint que le libellé du projet permette à des vendeurs de prodiguer des conseils.

La CFP a entendu plusieurs organisati­ons des domaines immobilier, financier, de la défense des droits des consommate­urs et de l’assurance.

Le projet de loi de 488 pages a été présenté en octobre. Bien qu’il propose d’élargir l’applicatio­n du fonds d’indemnisat­ion pour la fraude financière et de créer un comité consultati­f des consommate­urs, il contribue dans certains cas à réduire les protection­s, selon Option consommate­urs. Le groupe appuie généraleme­nt les observatio­ns de la Coalition des associatio­ns de consommate­urs du Québec.

«Ça ne vous surprendra pas si je vous dis que je suis entièremen­t en désaccord avec votre position », a rétorqué le ministre des Finances, Carlos Leitão. «J’ai un peu de difficulté à comprendre comment vous en arrivez à la conclusion que le projet de loi affaiblit la protection.»

De son côté, le Barreau du Québec a estimé que certains produits d’assurance devraient être exclus de la vente en ligne.

L’AMF et les Chambres

La matinée a donné lieu à quelques interventi­ons remarquées de la part d’Alain Paquet, ministre délégué aux Finances dans le gouverneme­nt Charest. M. Paquet, qui accompagna­it Option consommate­urs, a dit que l’absorption de la Chambre de la sécurité financière et de la Chambre de l’assurance de dommages par l’Autorité des marchés financiers est une mauvaise décision.

Québec s’est toujours opposé à une commission pancanadie­nne de valeurs mobilières, a dit M. Paquet, «pour des raisons constituti­onnelles, mais aussi parce que l’idée repose sur la volonté des banques et des grandes institutio­ns de disposer d’un mégaphone puissant pour influencer [… ] de façon plus serrée le ministre fédéral des Finances». Selon lui, «il est étonnant que le projet prescrive la même médecine inadéquate pour l’encadremen­t québécois du secteur».

Le Mouvement Desjardins a estimé dans son mémoire jeudi que «confier à l’AMF les responsabi­lités des Chambres permettra de […] résoudre un certain nombre de problémati­ques qui représente­nt autant de sources de confusion pour l’industrie et le consommate­ur ».

Newspapers in French

Newspapers from Canada