Montréal n’est plus dans la course pour le deuxième siège social
Contrairement à Toronto, Montréal n’a pas été en mesure de demeurer dans le panier de magasinage d’Amazon en vue de la construction de son deuxième siège social nord-américain pouvant créer jusqu’à 50 000 emplois.
Toronto a été la seule ville canadienne à se tailler une place sur la liste des 20 finalistes — sur les 238 ayant soumis leur candidature — où le géant américain du commerce en ligne pourrait s’établir et qui a été dévoilée jeudi. «Je suis déçu, très déçu», a reconnu le premier ministre Philippe Couillard, de passage à l’hôtel de ville de Montréal pour y rencontrer la mairesse, Valérie Plante, qui a abondé dans le même sens.
En plus de Montréal, les villes d’Ottawa, Hamilton, Vancouver, Edmonton, Calgary, Winnipeg, Halifax, Sault-Sainte-Marie et Windsor ont également été écartées.
Amazon souhaite s’établir dans une région métropolitaine qui compte plus d’un million d’habitants. La capacité d’attraction des travailleurs qualifiés, la proximité d’un aéroport international, un accès direct aux transports en commun et un vaste site figurent parmi les principaux critères du géant du commerce en ligne. Dans sa proposition transmise en octobre, Montréal International, mandaté pour piloter le dossier de candidature de la métropole, a vanté les atouts de Montréal sur ces aspects, mais visiblement, cela n’a pas été suffisant.
Le président-directeur général de l’organisme, Hubert Bolduc, s’était rendu en personne au siège social d’Amazon, à Seattle, afin de déposer en mains propres le dossier de candidature de la région métropolitaine. «Je ne pense pas qu’ils vont expliquer leurs motifs, mais j’aimerais savoir quels étaient les points les moins forts de notre présentation », a expliqué M. Couillard.
Étant donné que la province collabore actuellement avec Amazon sur différents projets, dont les centres de données, il sera peut-être possible d’en apprendre davantage sur les raisons
entourant l’exclusion de Montréal, a ajouté le premier ministre.
De l’optimisme
Malgré leur déception, M. Couillard et Mme Plante ont préféré voir le verre à moitié plein, affirmant que le travail accompli par Montréal International pour tenter de séduire la multinationale américaine sera mis à contribution pour d’autres projets d’investissement. « On aurait souhaité se retrouver sur la liste d’Amazon, mais on ne s’arrête pas ici, a dit Mme Plante. Montréal va bien et a un bon positionnement.»
Chez Montréal International, M. Bolduc n’était pas disponible pour commenter la nouvelle puisqu’il était en déplacement vers la Chine, où il participera à la mission gouvernementale menée par M. Couillard, qui débutera en fin de semaine. Toutefois, à l’instar du premier ministre et de la mairesse de Montréal, son vice-président, investissements étrangers et organisations internationales, Stéphane Paquet, a été déçu de l’exclusion de Montréal. « On pensait vraiment qu’on pouvait faire la shortlist. Je pense encore que notre dossier de candidature était excellent», a-t-il confié au cours d’un entretien téléphonique.
En marge d’une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, s’est réjoui pour Toronto même s’il s’agit de l’unique ville canadienne retenue. «Je peux comprendre la frustration parce que Montréal ne se trouve pas sur la liste, mais de bonnes choses se produisent ici», a-t-il affirmé en mêlée de presse, faisant notamment référence au bas taux de chômage.