Le Devoir

Trudeau à Davos pour aider la classe moyenne

Le premier ministre participe au Forum économique mondial, cette semaine

- MÉLANIE MARQUIS à Ottawa

Après avoir sillonné, au cours des deux dernières semaines, le pays pour rencontrer «le Canadien moyen» dans des assemblées citoyennes, Justin Trudeau s’envole vers la Suisse, où il côtoiera les riches et puissants de la planète au Forum économique mondial de Davos.

Le premier ministre canadien, qui participe à l’événement pour la seconde fois depuis qu’il a pris le pouvoir, compte y lancer le message que les portes du Canada sont ouvertes aux entreprise­s intéressée­s à brasser des affaires, et que le moment est idéal pour investir.

Qu’il réponde aux questions de citoyens dans le gymnase d’une école secondaire de Québec ou qu’il s’entretienn­e avec le 1 % dans une station de sports d’hiver huppée des Alpes suisses, Justin Trudeau poursuit toujours le même but, a-t-on argué à son bureau.

«L’objectif d’aller rencontrer ces gens influents, c’est justement de tirer des bénéfices pour la classe moyenne. Si une compagnie annonce qu’elle va ouvrir une usine ou son siège social au Canada, ça veut dire des occasions d’emplois pour les Canadiens de la classe moyenne », a-t-on illustré.

Il est prévu que le premier ministre profite de cette rencontre pour présenter les orientatio­ns du prochain sommet du G7, qui aura lieu en juin dans Charlevoix. Tous les dirigeants du groupe des sept, à l’exception du premier ministre japonais, Shinzo Abe, convergero­nt d’ailleurs vers Davos afin de prendre part au forum.

L’une des pièces maîtresses du programme de Justin Trudeau devrait être le discours qu’il prononcera mardi, a-t-on signalé à son bureau: «Ça va être une occasion de présenter nos priorités internatio­nales et de parler des cinq thèmes du G7 qu’on a déjà dévoilés. Ça va être un moment très important, le discours. »

L’ordre du jour du premier ministre sera fort chargé à Davos; il participer­a à quelques rencontres bilatérale­s avec des dirigeants politiques, mais il s’assoira surtout avec des chefs de multinatio­nales comme ABB Group, Alibaba, Alphabet/Google, BlackRock, CocaCola, DP World, Ericsson, Investor AB, Microsoft, Royal Dutch Shell, Thomson Reuters, UBS et UPS.

Et alors que, de l’autre côté de l’Atlantique, se déroulera le sixième cycle de la difficile renégociat­ion de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), à Montréal, Justin Trudeau participer­a, mercredi, à une table ronde économique Canada-États-Unis avec des dirigeants d’entreprise­s.

«Exercice marketing»

La présence du premier ministre au forum de Davos est un «exercice marketing» qui est «très positif», selon Patrick Leblond, professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internatio­nales de l’Université d’Ottawa.

«C’est une occasion pour lui de vendre le Canada et d’indiquer au reste du monde, et certaineme­nt aux chefs d’entreprise­s, que le Canada est un endroit où on peut faire des affaires, investir, même immigrer si on veut», a-t-il exposé en entrevue téléphoniq­ue.

Il ne faut pas s’attendre à un déluge d’annonces d’investisse­ments dans le cadre du forum, a d’ores et déjà prévenu le bureau de Justin Trudeau. Mais lorsqu’on a demandé au premier ministre ce qu’il comptait tirer de cette présence, il a plaidé que son précédent passage en Suisse avait été payant.

«On a vu que ma rencontre à Davos la première année [en 2016] a livré des résultats concrets en matière d’investisse­ments au Canada — que ce soit GM, que ce soit GE, que ce soit Thomson Reuters, que ce soit des gens de Microsoft qui sont venus investir au Canada», a-t-il illustré.

Le 48e Forum économique mondial, dont le thème est «Construire un avenir commun dans un monde fracturé », réunira du 23 au 26 janvier environ 2500 participan­ts d’une centaine de pays, dont environ 70 chefs d’État ou de gouverneme­nt et 38 chefs d’organisati­ons internatio­nales.

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