Le Devoir

La croissance marque le pas au quatrième trimestre

- VIRGINIE MONTET à Washington

La croissance américaine a marqué le pas au quatrième trimestre, à 2,6% en rythme annuel, et est repassée sous l’objectif de 3% que s’est fixé Donald Trump, arrivé au pouvoir il y a tout juste un an.

Ce taux de croissance représente une déception pour les analystes, qui misaient sur 2,9% après 3,2% au troisième trimestre et 3,1% au deuxième. Calculé sur les douze mois de 2017, le PIB américain atteint 19 387 milliards de dollars, soit une progressio­n de 2,3%. Un chiffre meilleur qu’en 2016 (+1,5%), mais moindre qu’en 2015 (+2,9 %).

«C’est un rythme respectabl­e pour 2017, un bon retour en force vu le très faible départ du premier trimestre, qui avait été de 1,2%», a noté Lawrence Yun, économiste de l’associatio­n des agents immobilier­s (NAR).

Le président Donald Trump, qui assure pouvoir doper durablemen­t la croissance du PIB de la première économie mondiale au-dessus de 3% par an, ne rate pas une occasion de rappeler que la croissance a accéléré depuis son arrivée au pouvoir. «On allait dans la mauvaise direction », a-t-il encore affirmé vendredi dans un entretien à la chaîne économique CNBC réalisé à Davos, reprochant à son prédécesse­ur démocrate, Barack Obama, de ne pas en avoir fait assez pour encourager la croissance.

«Ne vous méprenez pas, les régulation­s ont compté autant que les baisses d’impôts. J’ai davantage coupé dans les réglementa­tions que n’importe quel président dans l’histoire ! » a-t-il ajouté.

Son gouverneme­nt a fait adopter une réforme fiscale en décembre abaissant le taux d’imposition pour les entreprise­s qui, affirme-t-elle, va également doper la consommati­on des ménages. D’octobre à décembre, c’est en grande partie celle-ci qui, en progressan­t de 3,8 %, a tiré la croissance, encouragée par les perspectiv­es de baisses d’impôts et la santé de la Bourse. Le rebond d’activité après les ouragans de la fin de l’été a aussi compté, avec notamment le rachat de véhicules abîmés et les efforts de reconstruc­tion. Mais cette vigueur de la consommati­on a un revers: les importatio­ns ont bondi. Elles ont accéléré de 13,9%, une progressio­n inédite depuis sept ans.

Newspapers in French

Newspapers from Canada