Ça va mal, très mal
The Leftovers, une série grave et exigeante qui demande une écoute patiente et méditative
L’idée de base de cette série: suivre ce qui arrive sur la Terre, enfin, dans Mapleton, petite ville des États-Unis, après qu’environ 2% de la population mondiale a disparu d’un coup. Pouf. Les «restants» du titre, The Leftovers, pour ne pas dire les abandonnés ou les survivants, exposent leur stratégie de survie trois ans après le grand ravissement. Dire que ça va mal, très mal, tient de l’euphémisme aux proportions bibliques.
Rien n’est explicité quant à la cause du grand dérangement, que chacun peut interpréter comme il l’entend. La série Lost reposait aussi sur un mystère surnaturel.
La fiction chorale serrée permet de suivre les existences brisées de plusieurs oubliés de ce monde postapocalyptique, le nôtre, retourné d’un coup à un état semi-civilisé. L’endeuillement et le désarroi généralisés y stimulent évidemment les rancoeurs, les regrets et les peines que les fièvres de repentances mystiques ne réussissent pas à calmer.
Cette série grave et exigeante demande une écoute patiente et méditative. Philosophique, pourrait-on dire.
The Leftovers semble parler de l’espérance des croyants, de l’attente du paradis, de l’espoir de la parousie. Au bout du très riche compte, la série expose plutôt le silence et l’impuissance de Dieu, le désenchantement du monde, avec, au total, cette leçon imparable: vous êtes tous là, maintenant, et après il n’y aura plus rien, alors apprenez donc à vivre ensemble avant de mourir et de disparaître pour l’éternité…
The Leftovers (V.F.) Z, lundi, 22h