Mobiliser les citoyens par la bédé
Marouchka est Haïtienne. Après plusieurs années passées aux États-Unis, elle choisit de partir au nord avec sa fille, pour ne pas risquer d’être renvoyée dans son pays par le gouvernement Trump. On la retrouve dans un bus reliant Boston à la frontière canadienne. Comme plusieurs de ses compatriotes, elle a décidé de passer la frontière et de se rendre aux autorités afin de demander le statut de réfugié.
Marouchka, sa fille, Pierre, ouvertement gai et ne pouvant donc pas retourner en Haïti du fait des lois homophobes, ou encore la tante Mirlande, installée à Montréal depuis une trentaine d’années, sont des personnages fictifs issus de l’imagination de la bédéiste Anouk Tremblay. Pour une quatrième année, l’AQOCI a décidé d’utiliser la bande dessinée pour faire passer son message. «C’est un média qui touche aussi bien les adultes et les adolescents et qui permet de partir de la petite histoire pour raconter la grande, explique Marie Brodeur Gélinas, qui a coordonné la production de Fwontié apre fwontié à l’AQOCI. On évoque les enjeux tout en les personnalisant, et on y joint des fiches d’informations complémentaires pour apporter des éléments plus factuels. Ce matériel est très prisé par nos membres pour leurs ateliers et autres tables rondes.»
Il y a deux ans, le sujet portait sur les réfugiés syriens. Cette année, 1000 exemplaires avaient été tirés, mais il a fallu depuis refaire plusieurs impressions pour répondre à la demande, de la part notamment de certains cégeps et de bibliothèques. L’AQOCI espère que cette nouvelle mouture remportera le même succès, afin d’intéresser le plus grand nombre au sort des demandeurs d’asile haïtiens ayant passé la frontière l’été dernier, et qui sont toujours sans statut.