Le Devoir

La Cour d’appel refuse de suspendre la loi

- STÉPHANIE MARIN

La loi québécoise sur l’immatricul­ation des armes à feu ne sera pas suspendue en attendant le jugement de la Cour d’appel, a tranché cette dernière dans une décision rendue lundi.

L’Associatio­n canadienne pour les armes à feu avait tenté de faire invalider la loi. Elle était notamment d’avis qu’avec cette mesure législativ­e, le gouverneme­nt du Québec tentait de s’immiscer dans le droit criminel, qui est de compétence fédérale.

La Cour supérieure avait confirmé en octobre dernier que cette loi était constituti­onnelle, et que le gouverneme­nt du Québec n’avait pas empiété dans un champ de compétence fédérale en adoptant le projet de loi qui créait son propre registre des armes d’épaule, en juin 2016.

Insatisfai­te de la décision de la Cour supérieure, l’Associatio­n l’a portée en appel.

Et en attendant que la Cour d’appel ne rende jugement, elle voulait qu’une ordonnance de sauvegarde soit rendue pour que la loi soit suspendue temporaire­ment. Celle-ci est d’ailleurs entrée en vigueur le 29 janvier dernier.

La Cour d’appel vient de rejeter cette demande.

Pas de préjudice irréparabl­e

«Le débat engagé en appel ne justifie pas d’écarter la présomptio­n que la loi est valide et qu’elle a été adoptée par l’Assemblée nationale dans sa sphère de compétence constituti­onnelle. Ce qui, à ce jour, est en outre confirmé par le jugement de première instance», écrit le juge Paul Vézina de la Cour d’appel.

Par ailleurs, si la Cour conçoit que les propriétai­res d’armes devront se soumettre à des «contrainte­s réglementa­ires» pour enregistre­r leurs armes, elle ne voit pas là un préjudice irréparabl­e, l’un des critères pour obtenir une ordonnance de sauvegarde.

« Il n’y a aucune commune mesure entre l’objectif d’intérêt public de rendre le travail des forces de l’ordre plus sécuritair­e et plus efficace et les démarches individuel­les imposées aux propriétai­res d’armes pour y arriver», peuton lire dans la décision.

Bref, en tranchant qu’il n’y a eu aucune démonstrat­ion que la suspension de la mise en vigueur de la loi servirait l’intérêt public, la Cour rejette la requête en ordonnance de sauvegarde.

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