Le Devoir

La formation profession­nelle doit être valorisée, clament Québec, patronat et syndicats

- CAROLINE PLANTE

Québec a convoqué plus de 300 intervenan­ts du milieu de l’éducation à deux journées de réflexion sur la formation profession­nelle, qui a longtemps été considérée comme une voie de garage pour les décrocheur­s.

Les jeunes qui s’y inscrivent aspirent entre autres à devenir préposés aux bénéficiai­res, soudeurs ou encore maçons.

Ce choix de parcours est légitime et doit être valorisé, ont clamé d’une seule voix le gouverneme­nt, les syndicats et le patronat, lundi, à l’ouverture du forum au Centre des congrès de Québec, qui doit aboutir sur un plan d’action gouverneme­ntal.

Le dernier événement de la sorte remonte à 1986, alors que Claude Ryan était ministre de l’Éducation dans le gouverneme­nt libéral de Robert Bourassa.

La formation profession­nelle n’est pas un «prix de consolatio­n», a martelé l’actuel ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx.

Le Québec fait face à un important problème de main-d’oeuvre : 1,3 million d’emplois seront à combler dans la prochaine décennie.

«La formation profession­nelle est une de ces façons de répondre à ces problémati­ques, a affirmé M. Proulx en mêlée de presse. Actuelleme­nt, il y a des emplois disponible­s de qualité où il faut des qualificat­ions et malheureus­ement les gens ne les ont pas partout.»

Le dernier événement de la sorte remonte à 1986, alors que Claude Ryan était ministre de l’Éducation

Coup de barre

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a déploré, lundi, que l’âge moyen de la clientèle en formation profession­nelle soit de 28 ans. «On voit qu’il y a beaucoup moins de jeunes de 19 ans et moins qui s’inscrivent», a affirmé sa présidente, Louise Chabot, qui demande au gouverneme­nt de donner un véritable «coup de barre» afin de rendre ce type de formation plus attirant.

Le syndicat proposera par ailleurs que : la formation profession­nelle soit accessible à temps partiel, que l’offre de formation régionale soit diversifié­e, que l’on finance des mises à niveau et des services complément­aires, et que l’on crée un comité de concertati­on pour plus de stages en milieux de travail.

La formation profession­nelle doit être reconnue comme une formation qualifiant­e et transférab­le, a soutenu Mme Chabot. Cette reconnaiss­ance passe également par la valorisati­on des enseignant­s, qui occupent pour la plupart (74 %) des postes à statut précaire, a-t-elle dit.

Sans promettre de sommes supplément­aires, le ministre Proulx a déclaré lundi qu’il fera de la valorisati­on de la formation profession­nelle une priorité. «Pour moi, c’est extrêmemen­t important», at-il dit, en ajoutant vouloir, entre autres, «sensibilis­er» les parents qui ne souhaitent pas toujours voir leurs enfants se diriger vers un métier.

La porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière d’éducation, Carole Poirier, a salué l’initiative du ministre, tout en le pressant d’agir rapidement. «C’est nécessaire, a-t-elle dit. On sait qu’actuelleme­nt, il y a une pénurie de maind’oeuvre qualifiée pour occuper les postes, particuliè­rement en région. Il faut que [le plan d’action] arrive avant l’élection», a-t-elle insisté.

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