Le Devoir

L’école que nous voulons

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Mesdames Bazzo, Corbo, Lagacé Dowson et monsieur Deneault,

J’ai été surpris par la teneur de votre article dans Le Devoir du 3 février. Vous parlez de l’Ontario, sans signaler qu’à côté du système public, il existe un réseau complet d’écoles séparées (Roman Catholic Schools) subvention­nées à 100% par le gouverneme­nt, ce qui présente diversité de l’offre et liberté de choix pour les parents.

Dans les autres pays, la situation est variée: les subvention­s sont de100% dans les Pays-Bas, en Belgique flamande, au Royaume-Uni et en Suède ; et entre 80-85 % au Danemark. En France, elles sont de 90%: le raisonneme­nt officiel est le suivant: au moins 90% des cours qui se donnent à l’école privée sont de même nature que ceux de l’école publique ; il est normal que l’État subvention­ne en conséquenc­e. Vous ne signalez pas que la grande majorité des écoles privées n’ont pas d’examen de sélection, mais des tests de classement qui permettent de constituer des groupes homogènes et d’offrir des services spéciaux (certaines écoles constituen­t des groupes d’élèves en difficulté qui font les deux premières années du secondaire en trois ans, avec un succès remarquabl­e, sans subvention­s spéciales). La plupart des écoles privées ne refusent pas d’élèves faute d’argent grâce aux bourses d’études offertes par leur Fondation. Vous ne comptez pas ce qu’il en coûterait au gouverneme­nt pour les écoles publiques si une grande proportion des élèves du privé quittait celui-ci pour rejoindre les rangs des écoles publiques.

Vous ne pensez pas que plusieurs des difficulté­s du réseau public viennent d’ailleurs? Et donc une grande partie des solutions? Exemples: maternelle­s quatre ans pour les milieux défavorisé­s, refus d’une intégratio­n systématiq­ue des élèves en difficulté dans les classes ordinaires (l’école peut offrir des classes spéciales qui répondent bien aux besoins des jeunes et permettent une intégratio­n sociale harmonieus­e), présence de plus de spécialist­es (orthopédag­ogues et psychopéda­gogues), création de groupes stables qui favorisent un sentiment d’appartenan­ce, meilleur encadremen­t des élèves; règles vestimenta­ires, augmentati­on de l’autonomie de l’école; veiller à ce que les jeunes enseignant­s ne se retrouvent pas avec les classes les plus difficiles en raison de l’ancienneté des plus expériment­és.

Pour plus d’informatio­ns, vous pouvez lire le dossier « Pour et contre les subvention­s aux écoles privées» dans la revue Argument, vol. 20, automne-hiver 20172018. Guy Durand Dunham, le 5 février 2018

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