Le Devoir

Lockout: Couillard prêt à appeler les deux parties

Il leur suggère de « retourner à la table avec la bonne foi maximale »

- LIA LÉVESQUE

Alors que cela fera quatre semaines, jeudi, que les 1030 syndiqués de l’aluminerie de Bécancour ont été mis en lockout par la direction, le premier ministre Philippe Couillard se dit prêt à appeler tant Alcoa que le Syndicat des Métallos, si cela peut faciliter les discussion­s.

De passage à Shawinigan lundi, où il donnait une conférence de presse sur un autre sujet, le premier ministre a été interpellé sur la question du lockout chez ABI, qui a été décrété le 11 janvier dernier à 3h du matin. Quand on lui a demandé s’il était prêt à appeler l’un des copropriét­aires de l’aluminerie de Bécancour, Alcoa, pour le presser de revenir à la table de négociatio­n, le premier ministre a répliqué que s’il le faisait, il contactera­it aussi la section locale du Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, afin de rester neutre dans le conflit de travail.

«Moi, j’engage les deux parties à revenir à la table de négociatio­n. On a mis à leur dispositio­n des ressources en médiation et en conciliati­on. Mais pour qu’il y ait conciliati­on, il faut être assis autour de la table», a répondu le premier ministre Couillard. Il suggère donc aux deux parties, et non seulement à celle qui a décrété le lockout, de «retourner à la table avec la bonne foi maximale» pour tenter d’avancer, «en se rappelant qu’une entente, c’est toujours un compromis de chaque côté».

Le premier ministre a lui-même rappelé que ce lockout avait d’importante­s répercussi­ons sur l’économie régionale. Bécancour est située dans la région Centre-du-Québec. «Je n’hésiterais pas à appeler les deux parties. C’est un conflit privé, mais qui a des répercussi­ons importante­s. On le suit de très près», a-t-il dit.

Interrogé sur la question des tarifs d’électricit­é avantageux dont bénéficien­t les aluminerie­s, le premier ministre Couillard a indiqué que «tant que l’entreprise fonctionne, il n’y a pas de raison de revenir là-dessus». Lorsqu’elle avait décrété un lockout, la direction d’ABI avait en effet fait savoir que des cadres continuera­ient d’exploiter son usine, mais qu’une seule chaîne de production sur trois resterait en activité.

Au cours des derniers jours, les lockoutés ont reçu la visite de la chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, du co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, et du porteparol­e de l’opposition péquiste pour les questions de travail, Guy Leclair, a-t-on fait savoir au Syndicat des Métallos. Les syndiqués ont prévu manifester mercredi devant l’Assemblée nationale; quelques centaines de personnes sont attendues.

L’aluminerie de Bécancour est la propriété à 75% d’Alcoa et à 25% de Rio Tinto.

Le premier ministre a rappelé que ce lockout avait d’importante­s répercussi­ons sur l’économie régionale

Newspapers in French

Newspapers from Canada