Le Devoir

Montréal résiste

- GÉRARD BÉRUBÉ Avec La Presse canadienne

Le

marché résidentie­l de la revente tient le coup dans le Grand Montréal, grâce à un resserreme­nt de l’offre, alors qu’il subit une chute des transactio­ns de 35 % dans la région de Toronto.

Les ventes de logements ont augmenté de 5% dans la région de Montréal entre février 2017 et février 2018, affichant une 36e hausse mensuelle consécutiv­e et son meilleur mois de février depuis 2012. La Chambre immobilièr­e du Grand Montréal indique également que le nombre d’inscriptio­ns s’est replié de 17% entre les deux mois de comparaiso­n. L’augmentati­on des ventes domine.

Le prix médian des maisons unifamilia­les dans le Grand Montréal a atteint 310 000 $ le mois dernier, ce qui représenta­it une hausse de 6% sur une base annuelle. Celui des plex s’est établi à 481 500 $, soit une progressio­n de 1%. Du côté des copropriét­és, il s’est apprécié de 5% à 250 000 $. « L’accélérati­on de la hausse des prix est le résultat direct de conditions du marché qui sont de plus en plus serrées, ellesmêmes attribuabl­es à un recul de l’offre de propriétés à vendre », a expliqué dans un communiqué le président du conseil d’administra­tion de la Chambre, Mathieu Cousineau.

Dans l’ensemble, cinq des six grands secteurs de la région métropolit­aine ont vu leurs ventes progresser. La ville de Laval était la seule exception à ce chapitre, avec un repli des ventes de 3%. La plus forte croissance des ventes de février a été celle du secteur de Vaudreuil-Soulanges, qui a atteint 21%. Les ventes des secteurs de la RiveSud, de Saint- Jean- sur- Richelieu et de l’île de Montréal ont pour leur part avancé de 10%, 7% et 5% respective­ment. La croissance des transactio­ns sur la Rive-Nord s’est établie à 2%.

Pendant ce temps, à Toronto, le nombre de résidences vendues a chuté de près de 35 % et le prix moyen, de plus de 12%, à 767 818$. Ce marché se ressent des mesures de resserreme­nt à l’accès à la propriété introduite­s par le gouverneme­nt ontarien, notamment la taxe de 15% pour les acheteurs étrangers, et par les nouvelles règles hypothécai­res appliquées sur l’octroi des prêts. S’ajoute la hausse des taux d’intérêt.

Les ventes résidentie­lles à Montréal avaient progressé de 13% en janvier, permettant à ce marché d’inscrire sa meilleure performanc­e pour ce mois en huit ans. Le nombre d’inscriptio­ns à la vente avait alors reculé de 14% sur un an. « Il y a de moins en moins de propriétés à vendre dans la région montréalai­se et la demande demeure soutenue, de sorte que le marché de la revente est, globalemen­t, de plus en plus favorable aux vendeurs », expliquait alors Mathieu Cousineau.

Ailleurs, le marché des ventes résidentie­lles connaissai­t un mauvais départ quasi généralisé au Canada en janvier, sauf au Québec. Les données de l’Associatio­n canadienne de l’immeuble indiquaien­t que les ventes résidentie­lles effectuées sur le système interagenc­es ( MLS) ont chuté de 14,5% de décembre à janvier, mais progressé de 9,8% au Québec. Elles étaient en baisse dans les trois quarts des marchés locaux canadiens. Sur un an cependant, les ventes réelles se sont repliées de 2,4% à l’échelle canadienne.

Le Québec bénéficie de la vigueur de son marché du travail et ne connaît pas encore de surchauffe immobilièr­e. Si le déplacemen­t des acheteurs étrangers s’est ressenti davantage à Montréal en ce début d’année, la demande accrue ne provoque pas encore de tensions.

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