Le Devoir

Inondation­s et architectu­re

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Nous revoici à la période des inondation­s, et beaucoup de personnes qui ont été touchées au printemps 2017 sont encore en attente de remboursem­ents pour rénovation­s ou démolition. Selon RadioCanad­a, en 2017, il y a eu 5300 résidences inondées et 4000 personnes évacuées. C’est beaucoup, beaucoup trop.

Bien sûr c’était une année exceptionn­elle, mais même dans une année plus «calme», on va encore avoir des terrains inondés et des maisons dévastées.

Quand on va dans certaines régions des États-Unis qui sont situées en bord de mer, on voit souvent des maisons sur pilotis qui sont très belles. Elles sont bâties en zone inondable ou dans des dunes qui bougent au gré du vent. Il y en a à cap Hatteras et dans les îles du nord du golfe du Mexique. En France, la ville de Bordeaux a lancé un vaste projet d’immeubles sur pilotis pour répondre aux problèmes d’inondation­s. Il y a quelques maisons sur pilotis au Québec, mais on me dit que les codes de constructi­on du Québec et des municipali­tés ne sont pas adaptés à ce genre de problémati­que.

Je me demande pourquoi on ne favorise pas cette architectu­re ici dans nos zones inondables. Composer avec le risque d’inondation plutôt que le subir et valoriser certains terrains inondables, ne serait-ce pas plus intéressan­t? Pourquoi le gouverne- ment ne lance-t-il pas de concours d’architectu­re pour trouver des modèles applicable­s ici, ce qui permettrai­t à ceux et à celles qui ont déjà ces terrains et qui veulent absolument demeurer sur place d’y vivre sans crainte d’être inondés. Ça permettrai­t aussi aux municipali­tés d’éviter les frais faramineux de rénovation des maisons inondées, suspendus comme une épée de Damoclès au-dessus de leur budget municipal. Lucette Lupien

Montréal, le 12 mars 2018

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