Le Devoir

Léger recul du profit net d’Hydro-Québec

À 2,14 milliards, le dividende reste similaire à celui de l’exercice précédent

- JULIEN ARSENAULT

Même si ses revenus ont grimpé grâce à un volume d’exportatio­ns ayant atteint un «sommet historique», le bénéfice net d’HydroQuébe­c a reculé en 2017 parce que la société d’État devra retourner 45 millions à ses clients.

Ce montant est attribuabl­e au mécanisme de redistribu­tion des écarts de rendement, qui prévoit que la société d’État partage avec sa clientèle la moitié des 91 millions réalisés au cours du dernier exercice. Cette somme représente l’écart entre le rendement autorisé par la Régie de l’énergie et le rendement réel. Ainsi, Hydro-Québec a engrangé des profits nets de 2,84 milliards, en baisse de 15 millions, mais son bénéfice ajusté, qui ne tient pas compte du versement de la somme de 45 millions, a été de 2,89 milliards, en hausse de 30 millions.

En conférence de presse, mardi à Montréal, le président-directeur général de la société d’État, Éric Martel, s’est montré satisfait de la performanc­e, et ce, même si les profits n’ont pas franchi la barre des 3 milliards comme cela avait été le cas en 2014 et 2015. « Si on remonte à il y a quelques années, il y avait eu des effets de températur­e qui n’avaient jamais été vus, a-til expliqué. Cela avait généré environ 300 millions de revenus. »

Au total, le dividende qui sera versé dans les coffres du gouverneme­nt québécois s’établit à 2,14 milliards, similaire à celui de l’exercice précédent.

De leur côté, les revenus ont été de 13,47 milliards, en légère progressio­n par rapport à 2016. Pour une deuxième année de suite, la société d’État a affiché un volume d’exportatio­ns record, de 34,4 térawatthe­ures (TWh), ce qui a contribué à hauteur de 780 millions aux profits. Si Hydro-Québec a exporté davantage, les prix obtenus sur les marchés en 2017 ont été de 4,6¢ le kilowatthe­ure, par rapport à 4,8¢ en 2016.

«Les exportatio­ns ont représenté 17% des ventes nettes d’électricit­é, mais ont généré 27% des profits», a indiqué M. Martel, afin de souligner l’importance de la contributi­on des marchés d’exportatio­n. Avec une demande interne stagnante, la société d’État dépend de plus en plus des marchés extérieurs pour accroître ses profits et revenus.

M. Martel a par ailleurs rappelé qu’il y aurait des choix à faire à la suite de l’augmentati­on de 0,3% des tarifs résidentie­ls accordée par la Régie de l’énergie à compter du 1er avril, alors qu’Hydro-Québec réclamait 1,1%. Annoncée la semaine dernière, cette décision va forcer la société d’État à soustraire 127 millions de son budget.

Hydro-Québec avait notamment contacté de nombreuses municipali­tés pour dégager les corridors de son réseau afin de limiter les interrupti­ons de service provoquées entre autres par des branches qui cassent et entrent en contact avec les fils. «Malheureus­ement, nous n’aurons pas l’argent pour réaliser toutes nos ambitions, a dit M. Martel. Peut-être que des villes en auront moins ou pas du tout. »

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