Londres soutenu par ses alliés, Moscou menace de riposter
Londres et ses alliés accentuaient mardi la pression sur la Russie pour qu’elle fournisse des explications sur l’empoisonnement de l’ex-espion Sergueï Skripal et de sa fille, Moscou rejetant les accusations et promettant de riposter en cas de sanctions à son encontre.
«Moscou ne répondra pas à l’ultimatum de Londres [exigeant des explications d’ici mardi minuit] tant qu’elle n’aura pas reçu d’échantillons de la substance chimique » utilisée dans l’empoisonnement, a écrit sur Twitter l’ambassade de Russie à Londres.
Affirmant, comme le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, «l’innocence» de la Russie, elle a ajouté avoir demandé au gouvernement britannique l’ouverture d’une «enquête conjointe» et prévenu que la Russie riposterait si Londres décidait de mesures à son encontre.
«Les Britanniques doivent en être conscients », a-t-elle insisté, alors que les alliés du Royaume-Uni — France, UE, Allemagne, États-Unis — montaient au front pour soutenir les Britanniques.
À l’issue d’une conversation téléphonique avec la première ministre britannique, Theresa May, le président Trump a estimé que la Russie devait apporter des réponses « sans ambiguïté » sur cet empoisonnement, selon la Maison-Blanche.
«Les deux dirigeants estiment qu’il doit y avoir des conséquences pour ceux qui usent de ces armes odieuses en violation flagrante des normes internationales», a ajouté la présidence américaine.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré qu’elle prenait «extrêmement au sérieux» l’avis de Londres sur une responsabilité russe et a exhorté Moscou à «répondre rapidement aux questions légitimes du gouvernement britannique ».
Le président français, Emmanuel Macron, a condamné une attaque «inacceptable», sans toutefois condamner les accusations contre Moscou.
Retrouvés inconscients le 4 mars sur un banc à Salisbury, une ville située dans le sud de l’Angleterre, Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, sont toujours hospitalisés dans un état «critique», a indiqué mardi un responsable de Scotland Yard, Neil Basu. Un policier qui était intervenu sur place reste lui aussi dans un état « grave », mais il fait de « bons progrès », a-t-il ajouté.
Lundi, devant les députés britanniques, la première ministre Theresa May a estimé «très probable» que la Russie soit «responsable» de l’empoisonnement de l’homme.
Mercredi, Mme May doit réunir son Conseil de sécurité nationale pour faire le point sur la réponse du Kremlin.
Selon Theresa May, la substance utilisée appartient au groupe des agents toxiques «Novitchok», mis au point par la Russie à l’époque soviétique.
La première ministre a également prévenu qu’en cas d’absence de réponse «crédible» de la part de Moscou, «nous considérerons que cette action constitue un usage illégal de la force par l’État russe contre le Royaume-Uni ».