Le Devoir

Londres soutenu par ses alliés, Moscou menace de riposter

- ÉDOUARD GUIHAIRE à Londres

Londres et ses alliés accentuaie­nt mardi la pression sur la Russie pour qu’elle fournisse des explicatio­ns sur l’empoisonne­ment de l’ex-espion Sergueï Skripal et de sa fille, Moscou rejetant les accusation­s et promettant de riposter en cas de sanctions à son encontre.

«Moscou ne répondra pas à l’ultimatum de Londres [exigeant des explicatio­ns d’ici mardi minuit] tant qu’elle n’aura pas reçu d’échantillo­ns de la substance chimique » utilisée dans l’empoisonne­ment, a écrit sur Twitter l’ambassade de Russie à Londres.

Affirmant, comme le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, «l’innocence» de la Russie, elle a ajouté avoir demandé au gouverneme­nt britanniqu­e l’ouverture d’une «enquête conjointe» et prévenu que la Russie riposterai­t si Londres décidait de mesures à son encontre.

«Les Britanniqu­es doivent en être conscients », a-t-elle insisté, alors que les alliés du Royaume-Uni — France, UE, Allemagne, États-Unis — montaient au front pour soutenir les Britanniqu­es.

À l’issue d’une conversati­on téléphoniq­ue avec la première ministre britanniqu­e, Theresa May, le président Trump a estimé que la Russie devait apporter des réponses « sans ambiguïté » sur cet empoisonne­ment, selon la Maison-Blanche.

«Les deux dirigeants estiment qu’il doit y avoir des conséquenc­es pour ceux qui usent de ces armes odieuses en violation flagrante des normes internatio­nales», a ajouté la présidence américaine.

La chancelièr­e allemande, Angela Merkel, a déclaré qu’elle prenait «extrêmemen­t au sérieux» l’avis de Londres sur une responsabi­lité russe et a exhorté Moscou à «répondre rapidement aux questions légitimes du gouverneme­nt britanniqu­e ».

Le président français, Emmanuel Macron, a condamné une attaque «inacceptab­le», sans toutefois condamner les accusation­s contre Moscou.

Retrouvés inconscien­ts le 4 mars sur un banc à Salisbury, une ville située dans le sud de l’Angleterre, Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, sont toujours hospitalis­és dans un état «critique», a indiqué mardi un responsabl­e de Scotland Yard, Neil Basu. Un policier qui était intervenu sur place reste lui aussi dans un état « grave », mais il fait de « bons progrès », a-t-il ajouté.

Lundi, devant les députés britanniqu­es, la première ministre Theresa May a estimé «très probable» que la Russie soit «responsabl­e» de l’empoisonne­ment de l’homme.

Mercredi, Mme May doit réunir son Conseil de sécurité nationale pour faire le point sur la réponse du Kremlin.

Selon Theresa May, la substance utilisée appartient au groupe des agents toxiques «Novitchok», mis au point par la Russie à l’époque soviétique.

La première ministre a également prévenu qu’en cas d’absence de réponse «crédible» de la part de Moscou, «nous considérer­ons que cette action constitue un usage illégal de la force par l’État russe contre le Royaume-Uni ».

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