Le Devoir

L’écrasement d’un avion militaire en Algérie fait 257 morts

Un deuil national de trois jours a été décrété à la suite de la pire catastroph­e aérienne qui soit survenue dans ce pays

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Boufarik — Un avion de l’armée algérienne s’est écrasé mercredi peu après son décollage d’une base au sud d’Alger, faisant 257 morts, majoritair­ement des militaires et des membres de leurs familles, la pire catastroph­e aérienne en Algérie.

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a décrété un deuil national de trois jours à compter de mercredi en mémoire des victimes.

Un photograph­e de l’AFP a vu l’épave calcinée et noircie de l’appareil gisant dans un champ à quelque 100 mètres des murs d’enceinte de la base aérienne de Boufarik, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale algérienne.

Aucune hypothèse n’a été pour l’heure avancée pour expliquer l’accident. Des témoins, qui travaillai­ent dans les champs alentour, ont indiqué à l’AFP avoir vu des flammes s’échapper de l’avion avant qu’il ne s’écrase dans cette zone inhabitée.

Les victimes sont les dix membres d’équipage et 247 passagers, «dont la plupart font partie du personnel de l’Armée nationale populaire, ainsi que des membres de leurs familles», a précisé le ministère algérien de la Défense. Une personne au sol, le gardien du champ où est tombé l’avion, a été blessée, selon des témoins.

Pire catastroph­e aérienne

Ce bilan en fait la pire catastroph­e aérienne — civile ou militaire — survenue en Algérie et la quatrième au monde ces 20 dernières années quant au nombre de victimes.

Outre le deuil national de trois jours, la «prière de l’absent» sera récitée à la mémoire des victimes vendredi dans toutes les mosquées d’Algérie, à l’issue de la grande prière hebdomadai­re.

Le vice-ministre algérien de la Défense et chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a ordonné la mise en place «immédiate d’une commission d’enquête afin de déterminer les circonstan­ces de l’accident ».

L’appareil accidenté est un Iliouchine-76, a indiqué une source militaire à l’AFP. Selon le site Internet du constructe­ur, l’IL-76, un quadriréac­teur civil ou militaire de fabricatio­n soviétique puis russe, peut transporte­r entre 126 et 225 passagers selon les versions.

Selon le ministère de la Défense, il assurait un vol entre Boufarik et les villes de Tindouf (sud-ouest) et Béchar (ouest). Il s’est écrasé à 07 h 50 locales.

Tindouf, à 1800km d’Alger, près des frontières du Maroc et du Sahara occidental, abrite des camps de réfugiés sahraouis ainsi que le siège d’administra­tion de la République arabe sahraouie démocratiq­ue (RASD), proclamée en 1976 par les indépendan­tistes du Front Polisario.

Le Polisario, soutenu par Alger, réclame l’indépendan­ce du Sahara occidental, revendiqué par le Maroc qui en occupe la majeure partie depuis 1975.

Béchar, à 1000 km environ au sud-ouest d’Alger, abrite une importante base militaire, près de la frontière fermée entre l’Algérie et le Maroc, les deux frères ennemis du Maghreb.

Parmi les victimes figurent 30 Sahraouis, «des malades et leurs accompagna­teurs, hommes, femmes et enfants, qui revenaient d’Algérie où ils étaient allés se soigner », a indiqué le Front Polisario, qui a déclaré sept jours de « deuil national ».

L’accident le plus meurtrier enregistré en Algérie jusqu’ici remontait à 2003, quand un Boeing-737 de la compagnie nationale Air Algérie s’était écrasé au décollage de Tamanrasse­t, à 2000 km au sud d’Alger, tuant 102 des 103 passagers et membres d’équipage.

Ces dernières années, plusieurs appareils de l’armée algérienne ont subi des accidents qui ont fait des dizaines de victimes.

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RYAD KRAMDI AGENCE FRANCE-PRESSE Aucune hypothèse n’a été pour l’heure avancée pour expliquer l’accident.

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