Le Devoir

L’inaction d’Ottawa montrée du doigt

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Dans la foulée de l’annonce de la fermeture d’un énième hebdomadai­re, la Fédération nationale des communicat­ions, qui est affiliée à la Confédérat­ion des syndicats nationaux (FNC-CSN), a blâmé une fois de plus Ottawa.

Après avoir appris que la direction de La Gatineau s’apprêtait à mettre un terme à la publicatio­n de ce journal paraissant depuis plus de 60 ans, la présidente de la FNC-CSN, Pascale St-Onge, n’a pu réprimer son indignatio­n.

Alors qu’elle était inter viewée par La Presse canadienne, Mme St-Onge a réitéré dimanche un message qu’elle a déjà livré à maintes reprises par le passé.

Elle a répété que les géants du Web, comme le réseau social Facebook et le moteur de recherche Google, accaparent une portion sans cesse croissante de «la tarte publicitai­re».

Or, selon Pascale St-Onge, tandis que ces grands joueurs parviennen­t à satisfaire leur appétit insatiable, bien des hebdomadai­res crient famine.

La crise se poursuit

À son avis, cette situation n’est guère étonnante puisque pour ces derniers, «la source principale de revenus, c’est la publicité ».

En s’appuyant sur l’exemple récent de La Gatineau, Mme StOnge a soutenu que «la crise de la presse écrite» ne semble pas se résorber.

Elle a ajouté que pour espérer l’endiguer, il n’y a pas trente-six scénarios possibles.

«À très court terme, ça prendra de l’aide gouverneme­ntale afin de dégager la marge de manoeuvre nécessaire­pour pouvoir trouver des solutions qui seront pérennes », a-t-elle souligné.

«Il faut que le gouverneme­nt fédéral agisse pour soutenir les médias de la presse écrite, parce que leur présence est indispensa­ble à une vie démocratiq­ue en santé», a martelé Pascale St-Onge.

«Les géants du Web font énormément d’argent grâce au contenu des autres acteurs médiatique­s de moindre envergures­ans participer financière­ment à sa production. C’est une inéquation qu’il va falloir régler », a-t-elle précisé.

Mme St-Onge a poursuivi en faisant valoir qu’il serait grand temps pour Ottawa de mettre fin à la récréation.

«Pour n’importe quelle industrie, il y a toujours des cadres réglementa­ire, fiscal et législatif qui finissent par se mettre en place. C’est là-dessus qu’il faut miser pour envisager l’avenir pour les publicatio­ns d’ici. C’est un incontourn­able», a-t-elle conclu, d’un ton sans appel.

« Il faut que le gouverneme­nt fédéral agisse pour soutenir écrite» les médias de la presse Pascale St-Onge

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