La nécessaire francisation des immigrants
L’apprentissage de la langue de la majorité devrait être obligatoire, disent les Québécois
Rendre obligatoire la francisation des immigrants ? C’est une idée à laquelle adhèrent de nombreux Québécois (84%), selon un récent sondage Léger commandité par le Mouvement national des Québécois (MNQ) et la Fondation Lionel-Groulx. Une majorité presque aussi forte (73%) estime même que «la connaissance minimale du français» devrait être une condition obligatoire pour demeurer au Québec, selon cette enquête.
«Ce sont 84% des Québécois, dont 91% des francophones [et 59 % des non francophones] qui jugent que la francisation devrait être obligatoire. Lorsqu’on est néoQuébécois, on se doit d’apprendre le français», a déclaré Étienne-Alexis Boucher, président du MNQ. Quand on leur demande si la francisation des immigrants
actuelle, cet incident ne semble pas avoir de lien avec la sécurité nationale», a assuré le ministre, en point de presse à Toronto avec les autorités locales. «Les événements qui se sont produits derrière nous sont épouvantables. Mais ils ne semblent pas liés de quelque façon que ce soit à la sécurité nationale, si l’on se fie aux informations que nous avons actuellement », a-t-il insisté.
Alek Minassian n’était pas connu de la police de Toronto et n’aurait aucun lien avec les organisations terroristes, a précisé une source fédérale au Devoir. Le chef de la police de Toronto, Mark Saunders, n’a néanmoins pas voulu exclure l’hypothèse terroriste à ce stade préliminaire de l’enquête policière.
Le premier ministre a quant à lui affirmé, en fin de soirée, avoir été «profondément attristé d’apprendre l’attentat tragique et insensé survenu à Toronto» quelques heures plus tôt. Justin Trudeau a offert ses sincères condoléances aux victimes et aux familles, et a remercié les premiers répondants. «Nous devrions tous pouvoir nous sentir en sécurité lorsque nous nous promenons dans nos villes et nos communautés », a-t-il argué par voie de communiqué.
Le ministre Goodale a par ailleurs précisé que le niveau de risque au Canada n’avait pas été augmenté par les autorités, à la suite de l’attaque dans la Ville reine. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a à son tour rassuré les Montréalais, en point de presse, en indiquant que «le niveau d’alerte demeure inexistant, mais la GRC, la SQ et le SPVM sont en contact ».
L’Ontario sous le choc
Le maire de Toronto, John Tory, s’est rendu sur les lieux de l’attaque, qu’il a qualifiée de «très tragique». M. Tory s’est entretenu avec M. Trudeau, lundi soir, et le premier ministre a offert ses condoléances aux Torontois et réitéré l’appui du fédéral, a rapporté le maire Tor y.
«J’espère que les gens comprennent […] que ce genre d’incident tragique n’est pas représentatif de notre façon de vivre, de qui nous sommes, ou qu’il a quoique ce soit à voir avec la vie dans cette ville au quotidien», a par ailleurs argué le maire de Toronto près des lieux de l’attaque en soirée, en appelant ses concitoyens à «rester solidaires avec nos premiers répondants, avec ceux qui enquêtent, mais surtout avec l’un l’autre ».
Le message de la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, était le même. « C’est quelque chose d’inquiétant, qui n’est pas emblématique de ce que nous sommes comme ville ou comme province», a-t-elle fait valoir, aux côtés de M. Tory, de M. Goodale et du chef de police de Toronto, Mark Saunders. «Mais c’est une tragédie que nous allons traverser. Mais il y aura beaucoup de peine et de souffrance, avant qu’on y par vienne. »
«L’Ontario est unie dans le deuil», avait-elle déploré plus tôt sur Twitter, en offrant à son tour ses condoléances aux victimes et à leurs familles.
Tour à tour, les partis d’opposition ont fait de même. «Je ne peux qu’imaginer l’horreur, la peur et la douleur que cela a causées à tous ceux qui ont été victimes de l’attaque ou ceux qui en ont été témoins», a commenté le chef conservateur Andrew Scheer en soirée. «La sécurité des Canadiens doit être la priorité de tout gouvernement et l’individu responsable de cette attaque horrible doit être poursuivi avec toute la rigueur de la loi. »
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a déploré sur Twitter des «nouvelles tragiques en provenance de Toronto» en offrant ses pensées aux victimes et aux premiers répondants. La chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, a fait de même.
Le député fédéral de Willowdale, Ali Ehsassi, dont la circonscription comprend les lieux de l’incident, s’est dit «bouleversé» à sa sortie des Communes, à Ottawa, en après-midi. «Je suis scotché à mon téléphone pour obtenir autant d’information que possible», a-t-il confié, avant de prendre la route pour rentrer à Toronto. La rue Yonge aurait été «très achalandée» et il s’y serait trouvé «plusieurs piétons» à l’heure de l’attaque, vers 13 h 30, selon M. Ehsassi.
Sympathies au Québec
La classe politique québécoise a ajouté son empathie à celle des collègues fédéraux et ontariens. «Nos pensées vont aux victimes et à leurs proches », a réagi le premier ministre Philippe Couillard sur Twitter, en exprimant la solidarité du gouvernement québécois avec la ville de Toronto.
Le chef de la CAQ, François Legault, a déploré un « terrible événement ». Son homologue péquiste, Jean-François Lisée, s’est dit, comme M. Legault, « de tout coeur avec les gens de Toronto». Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est dit attristé face aux « nouvelles terribles » et en « solidarité avec les Torontois et Torontoises ».
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a tenu à rassurer son homologue John Tory: «Montréal sera toujours à vos côtés quand vous aurez besoin de nous. Nous sommes avec vous et nous sommes unis», a-t-elle écrit sur Twitter.
À l’international
L’attaque de Toronto a fait le tour du monde, les médias américains étant d’ailleurs les premiers à nommer le présumé suspect, Alek Minassian – comme ils avaient été les premiers à nommer l’auteur de l’attentat mené au parlement d’Ottawa en 2014.
Le président français, Emmanuel Macron, a notamment exprimé sur Twitter sa «profonde solidarité au peuple canadien après la tragédie qui vient de frapper la ville de Toronto ».
L’ambassadrice américaine au Canada, Kelly Craft, a quant à elle indiqué qu’elle priait pour les personnes touchées et les proches des victimes de «l’incident horrible à Toronto».