Le Devoir

Feu vert conditionn­el au mariage entre Metro et Jean Coutu

- JULIEN ARSENAULT

Le Bureau de la concurrenc­e du Canada a donné son feu vert au mariage entre Metro et Groupe Jean Coutu, lundi, à condition que l’épicier se déleste de 10 pharmacies dans huit municipali­tés québécoise­s.

Dans sa décision de 32 pages, l’agence fédérale estime que la transactio­n aurait pour effet «d’empêcher ou de diminuer sensibleme­nt la concurrenc­e» à Amos, Berthiervi­lle, BaieSaint-Paul, Carleton-sur-Mer, Coaticook, Disraeli, La Baie et La Sarre. Neuf des pharmacies sont coiffées de l’enseigne Brunet et une autre du logo de Jean Coutu.

Le Bureau demande à la troisième chaîne de supermarch­és en importance au pays de déployer des «efforts raisonnabl­es sur le plan commercial» afin de se départir des établissem­ents concernés par la décision. «Metro n’appliquera aucune sanction, pénalité ou autres frais à un pharmacien dont le contrat de franchise est résilié dans le cadre d’un dessaisiss­ement, autres que les ajustement­s usuels reliés aux sommes dues de part et d’autre au moment d’une telle résiliatio­n», indiquent les autorités canadienne­s.

De plus, pendant la période de vente, l’épicier devra faire le point toutes les trois semaines quant à la progressio­n de ses efforts afin de se départir des 10 pharmacies visées.

La transactio­n de 4,5 milliards avait été annoncée par les deux fleurons québécois en octobre dernier. Elle avait été approuvée à 99,99% par les actionnair­es de Jean Coutu le mois suivant. L’entreprise issue du regroupeme­nt générera des ventes annuelles d’environ 16 milliards et exploitera plus de 1300 supermarch­és et pharmacies au Québec, en Ontario ainsi qu’au Nouveau-Brunswick. Des synergies évaluées à 75 millions devraient être réalisées au cours des trois prochaines années.

Ce mariage s’inscrit dans un mouvement de consolidat­ion qui s’observe depuis quelques années dans le secteur canadien de la pharmacie. En 2013, les Compagnies Loblaw avaient annoncé une entente visant à acquérir la chaîne Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec) pour 12,4 milliards. En avril dernier, c’était au tour de McKesson Canada d’avaler le Groupe Uniprix et ses 330 pharmacies. Les détaillant­s font face à une concurrenc­e croissante des grandes chaînes américaine­s comme Walmart et Costco ainsi que du géant Amazon, qui a effectué une percée dans l’alimentati­on avec l’achat de Whole Foods.

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RYAN REMIORZ LA PRESSE CANADIENNE

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