Le Devoir

Présidenti­elle américaine

L’ingérence russe confirmée

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Washington — La Commission du renseignem­ent du Sénat a indiqué mercredi qu’elle avait terminé son examen de l’ingérence russe, disant être arrivée aux mêmes conclusion­s que les services de renseignem­ent américains selon lesquels Moscou a bien tenté d’influencer le vote en faveur de M. Trump.

Après 14 mois de travail, « nous ne voyons pas de raison de mettre en doute les conclusion­s» des services de renseignem­ent, a dit le président de la Commission, le sénateur républicai­n Richard Burr.

«L’effort russe a été vaste, sophistiqu­é et ordonné par le président Poutine lui-même dans le but d’aider Donald Trump et de nuire à Hillary Clinton», a ajouté le sénateur démocrate Mark Warner, numéro 2 de la Commission.

De son côté, la Commission judiciaire du Sénat américain a publié mercredi 2000 documents provenant de son enquête sur une rencontre entre le fils aîné du président Donald Trump et des Russes ayant promis des informatio­ns compromett­antes sur Hillary Clinton.

Dans son témoignage, rendu public par la Commission judiciaire dominée par les républicai­ns, Donald Trump Jr. a assuré ne pas avoir parlé à son père avant cette rencontre à la Trump Tower de New York avec une avocate liée au Kremlin, qui s’est tenue cinq mois avant l’élection présidenti­elle de novembre.

Le directeur de campagne du candidat Donald Trump, Paul Manafort, et le gendre du désormais président, Jared Kushner, avaient aussi assisté à la réunion le 9 juin 2016 avec Natalia Veselnitsk­aya.

La rencontre a attisé les conjecture­s sur une possible collusion entre l’équipe de campagne de M. Trump et la Russie, ce que le président américain a maintes fois catégoriqu­ement démenti en parlant de «chasse aux sorcières». Elle intéresser­ait aussi le procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur l’ingérence russe présumée dans l’élection.

Donald Trump Jr. avait déjà expliqué qu’il croyait l’avocate capable de fournir des renseignem­ents compromett­ants sur la rivale de son père, Hillary Clinton. Il avait ensuite déclaré que Mme Veselnitsk­aya n’avait finalement pas d’informatio­ns à donner, et elle-même avait nié être liée au Kremlin, qui a affirmé ne pas la connaître.

Paul Manafort, depuis accusé d’une série de faits non liés à la campagne (fraude fiscale, dissimulat­ion de comptes bancaires à l’étranger etc.), n’a pas été interrogé par la Commission.

Responsabi­lité américaine

Le sénateur républicai­n Chuck Grassley, le président de cette commission, a dit avoir rendu les documents publics pour que «les Américains puissent maintenant examiner ces informatio­ns de manière non filtrée et qu’ils parviennen­t à leurs propres conclusion­s ».

Les démocrates de la Commission ont, eux, jugé que la rencontre de la Trump Tower «confirme que l’équipe de campagne de Trump était disposée à accepter l’aide de la Russie ».

« La Commission a trouvé des preuves de multiples contacts entre l’équipe de campagne de Trump et des responsabl­es du gouverneme­nt russe ou leurs intermédia­ires, y compris d’offres d’aide et d’ouvertures supposées de la part de Vladimir Poutine, ce qui nécessite une enquête plus approfondi­e», ont-ils ajouté.

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