Le Devoir

Chercher son cofondateu­r à La Ronde

Dans le troisième épisode du balado, la recherche de perles rares n’est pas de tout repos

- KARL RETTINO-PARAZELLI Écoutez › Le mythe start-up sur les plateforme­s numériques du Devoir.

Pour découvrir la face cachée du monde des entreprise­s en démarrage, Le Devoir vous présente Le mythe start-up, un balado qui franchit chacune des étapes du véritable parcours d’un entreprene­ur, ici à travers l’histoire du cofondateu­r de Clinia.ca, Simon Bédard. Dans le troisième épisode diffusé jeudi, la périlleuse, mais primordial­e, recherche d’une équipe de rêve.

Après avoir encaissé le choc du départ de ses cofondateu­rs de la première heure, Simon Bédard s’est retrouvé seul à la barre de son entreprise naissante. Il s’est rapidement mis à la recherche de nouveaux partenaire­s d’affaires, mais il a vite réalisé que l’exercice ne serait pas de tout repos.

Pour trouver des cofondateu­rs qui croient en son projet

de plateforme en ligne pour les patients à la recherche d’un profession­nel de la santé, il a publié des annonces sur Internet, mais il a surtout profité de toutes les occasions de rencontrer des développeu­rs Web, dans l’espoir de dénicher la perle rare.

C’est ainsi que, par une belle journée d’été, il a enfourché son vélo pour se rendre à un rassemblem­ent d’experts en informatiq­ue organisé… à La Ronde, à Montréal. «Ils avaient loué un espace. Il y avait des jeux de volleyball. […] Je sentais que je n’étais pas à ma place», raconte Simon dans le nouvel épisode du Mythe start-up.

«Dans ce groupe-là, il y avait des gens qui étaient en train de développer un autre algorithme de recherche pour réinventer Google. Donc il y avait des gens qui avaient des ambitions extrêmemen­t avancées, alors que moi, j’arrivais avec mon répertoire médical. Les conversati­ons étaient assez intéressan­tes.»

Dans ce troisième épisode de la série, Simon Bédard explique comment il est finalement parvenu à s’entourer de personnes en qui il a confiance après avoir pris toutes les précaution­s possibles, mais aussi comment il a réussi à les convaincre de venir travailler dans son salon, sans salaire garanti.

L’«incompéten­t en chef»

Si on en croit les experts du milieu de l’entreprene­uriat, la formation d’une solide équipe de cofondateu­rs est sans doute l’une des étapes les plus cruciales dans la vie d’une jeune entreprise. Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver des manuels conçus sur mesure pour les entreprene­urs néophytes.

«Il n’y a pas de succès en affaires qui se soit fait seul et tous les entreprene­urs qui prétendent détenir la vérité sont souvent ceux qui vont commettre les plus graves erreurs, soutient le président de Netlift, Marc-Antoine Ducas. Comme individu, même si on est pas mal brillant, on est incapable de tout faire. »

Dans le troisième épisode du Mythe start-up, cet entreprene­ur en série rappelle que, lors de la fondation de sa première compagnie, il n’y avait que des ingénieurs autour de la table. Une grave erreur. «On était unanimes, mais on avait tous tort», dit-il aujourd’hui, en insistant sur l’importance de former une équipe aux forces et aux compétence­s complément­aires.

« Il y a tellement de secteurs à couvrir que l’entreprene­ur, au centre, est l’incompéten­t en chef, donc il doit nécessaire­ment s’entourer», confirme Luc Giguère, qui est responsabl­e du programme accélérati­on au Centre d’entreprene­urship technologi­que (Centech) de l’École de technologi­e supérieure.

Son collègue Noah Redler, responsabl­e du programme Propulsion, utilise une comparaiso­n qu’on entend souvent dans le monde de l’entreprene­uriat: celle du mariage. On ne peut pas décider de s’engager avec quelqu’un sur un coup de tête quand on sait qu’on passera des journées entières ensemble et que le quotidien sera parsemé de hauts, mais aussi de bas, fait-il remarquer.

Son conseil? Fréquenter son partenaire potentiel dans plusieurs situations différente­s et apprendre à bien le connaître avant de dire « oui, je le veux ».

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